mardi 25 novembre 2014

Tuerie collective à Millau : réquisitoire ce mardi

A près le scandale du covoiturage, le procès des 18 accusés a repris lundi avec les plaidoiries des parties civiles.
"Ce procès-fleuve ne fut pas un long fleuve tranquille. Mais ce bateau va finalement arriver à bon port." Lundi soir, Me Henri Aimonetti, partie civile, a dressé en deux phrases un constat presque banal : sauf nouveau coup de théâtre, l'affaire de la tuerie de Millau, jugée depuis huit semaines, approche de son dernier acte. Oublié, le scandale du “Blablagate” qui a fait vaciller l'audience, la semaine dernière. Dépassés, les incidents entre accusés, les arrestations à la barre, les menaces proférées depuis le box. L'heure est désormais aux plaidoiries et au défi de devoir résumer en quelques instants des centaines d'heures de débats, face à des jurés qui luttent contre la saturation.

Ils ont récolté à Millau "une haine généralisée" 

Cette tâche, Me Lucie Creyssels s'y essaie pour la première fois en cour d'assises. Elle est partie civile pour deux des Antillais, Garvin Madar et Johny Jeanfort, qui "avaient toujours vécu à Saint-Martin, une île qui fait rêver, mais où l'insécurité et la criminalité sont un problème majeur". Elle le rappelle : ils voulaient changer de vie, trouver un travail pour aider leur famille. Ils ont récolté à Millau "une haine généralisée et une jalousie stupide. Ne vous trompez pas de victime. Leur soi-disante attitude belliqueuse se résume à porter des pantalons trop bas et à écouter de la musique trop fort." Et elle insiste sur les accusés et leur "lâcheté qui n'a jamais cédé pendant toutes ces semaines, même face à l'exigence de vérité".

Le désespoir de la mère de Jean-Ronald

Me Aimonetti l'avoue : ce n'est que sa seconde plaidoirie d'assises, "en trente ans de carrière". Il évoque "une pauvre femme, la mère de Jean-Ronald, qui portait dans ses yeux toute la misère du monde. J'y ai lu un tel désespoir..." De Jean-Ronald, qu'il représente ici à travers elle, il ne dit pas grand-chose : "Son gamin qui avait 20 ans était particulièrement tranquille." Il passe ensuite plus de deux heures à détailler les charges pesant sur chacun des dix-huit accusés. Les jurés fatiguent, il est bientôt 22 h, son confrère Me Rainero attend encore son tour, et dès ce mardi matin, les deux avocats généraux vont répéter ces éléments dans leur réquisitoire.
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