samedi 20 décembre 2014

Accusé d'escroquerie l'employé est relaxé

L'employé de cette grosse entreprise de BTP du Gaillacois était poursuivi pour escroquerie. Son avocat en a profité pour mettre à jour les petits arrangements de la société. Son client a été relaxé.
Dans ce dossier, jugé jeudi soir au tribunal correctionnel d'Albi, il y avait d'un côté, le vilain employé escroc et les floués, les sociétés du groupe Laclau à Brens, près de Gaillac. Anthony G, 29 ans, qui n'a pas assisté à son procès, était poursuivi pour avoir effectué de fausses factures au détriment de la SGTP Laclau afin de se faire attribuer du matériel audio et informatique. Le préjudice estimé par son employeur serait de 10 000 € environ, entre avril 2009 et novembre 2011.
C'est le commissaire aux comptes de la société qui a relevé quelques anomalies sur une facture de 2011 dont une relative à l'achat de rasoirs électriques pour une valeur de 700 €. D'autres factures, passées sur les comptes, ne correspondaient pas au matériel livré. Anthony, chargé du parc informatique et téléphonique des entreprises du groupe, possédait la carte bancaire de l'entreprise. Employé au sein de Laclau services, il passait des commandes pour toutes les filiales. Selon ses déclarations, il aurait aussi acheté un ordinateur portable et un téléviseur pour la comptable. Mais avec l'accord de son patron, explique-t-il en mettant en avant des abus de biens sociaux fréquents au sein du groupe. Il a été licencié le 19 août 2011 mais a gagné son procès devant les Prud'hommes.

Une victime expiatoire

Pour Me Bernard Mirete, partie civile pour le groupe Laclau,
«c'est un angelot diabolique, qui se présente en victime expiatoire et qui veut faire porter le chapeau à son employeur alors que les produits étaient livrés chez lui ou chez des amis», lance-t-il en réclamant le dédommagement du préjudice matériel. Le procureur, Pascal Suhard, a demandé 4 mois de prison avec sursis tout en se demandant quel intérêt avait son dirigeant de faire des faux pour ses employés.
Me Philippe Reynaud, en défense, est perplexe. «Ce qu'il dit, c'est qu'il existe une pratique organisée et structurée au sein de l'entreprise. Certains employés, mais aussi la famille, profitent du matériel hors taxes et l'entreprise réduit ses charges avec des paiements en espèces. Mais ça va bien au-delà», poursuit l'avocat qui a épluché le dossier et qui s'attend à des rebondissements dans l'affaire des marchés publics de la ville de Gaillac. Il cite même à voix haute des mails dans lesquels son client, accusé d'escroquerie, s'insurge contre «les petits arrangements» de l'entreprise.
«Tous les documents portent la griffe de la comptable. Qu'on ne nous dise pas que la société n'était pas au courant. Il se sent un peu seul sur le banc des accusés». L'avocat a demandé, soit un complément d'information pour aller au fond du dossier, soit la relaxe. Le tribunal a choisi la relaxe et estimé la demande de la partie civile irrecevable.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/20/2015652-accuse-d-escroquerie-l-employe-est-relaxe.html

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