samedi 27 décembre 2014

Gironde : un dealer de 18 ans condamné après avoir gagné 38.500 euros en huit mois

Dans le box des prévenus, Clément Laborde faisait petit garçon. L'air sincèrement malheureux, il a plusieurs fois demandé pardon à sa famille pour ce qu'il a fait. Il a aussi demandé à la présidente de l'audience correctionnelle en comparution immédiate de vendredi après-midi, Anne-Marie Vollette, de ne pas le mettre en prison
Il est vrai qu'il avait découvert deux jours plus tôt l'univers carcéral. Interpellé le 23 décembre vers 23 heures par la brigade anticriminalité, alors qu'il était en possession de 12 g de cocaïne et 15 g de produit de coupe, il a été placé en détention provisoire dès le lendemain après son déferrement devant le parquet, dans l'attente du jugement d'hier.

Déscolarisé

Une expérience qui semble lui avoir fait réaliser qu'il s'est engagé depuis plusieurs mois sur un chemin sans issue, fait de consommation et vente de stupéfiants. Domicilié à Limoges, il est déscolarisé depuis le mois de novembre 2013. « J'étais en 1ere sciences et technologies du management et de la gestion. J'avais de bonnes notes. Mais j'ai été viré en novembre car je séchais trop. » Il dit avoir par la suite « découvert l'univers des boîtes de nuit ».
Elles sont devenues son terrain de chasse privilégié. Mais les nuits limougeaudes ne seraient pas assez riches. Il a donc décidé d'investir le marché des nuits bordelaises. Après son interpellation, il a été placé en garde à vue à la brigade des stupéfiants de la Sûreté départementale.

"Ne me mettez pas en prison, je n'ai que 19 ans"

Devant les enquêteurs, il a calculé le produit de ses ventes de cocaïne, ecstasy, MDMA et cannabis et a réalisé qu'entre le mois de mai (il est majeur depuis le mois d'avril) et le 23 décembre 2014, il a gagné 38 500 euros. « Je n'avais pas calculé avant. Je n'avais pas d'idée de ce que ça représentait. J'ai tout dépensé », a-t-il assuré au tribunal, avant de demander d'une voix sanglotante : « ne me mettez pas en prison. Je n'ai que 18 ans ».
Il a aussi indiqué qu'il a choisi Bordeaux après avoir vu qu'un homme jugé en octobre pour des faits assez proches avait été condamné à six mois de prison avec sursis. Dans son esprit, la justice bordelaise se montrait indulgente. Il a depuis réalisé que cela ne correspondait à aucune réalité.
La vice-procureur Sylvie Rodriguez a d'emblée refroidi son enthousiasme, en rappelant que les faits pour lesquels il était jugé pouvaient être punis de dix ans de prison. Elle n'en requérait pas autant, mais demandait huit mois, dont quatre ferme. En réponse, Me Géraldine Lechat-Ohayon soulignait « l'immaturité » de son client et estimait que « la détention ne permettrait pas de le sortir de son addiction. » Verdict : douze mois, dont trois ferme.
http://www.sudouest.fr/2014/12/27/dealer-d-ecstasy-et-de-cocaine-a-18-ans-1780306-2780.php

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