mardi 30 décembre 2014

Le procès hors-norme de la tuerie de Millau

Avec 18 individus dans le box des accusés, deux mois de débats et plusieurs coups de théâtre, le procès de Jean-Ronald D'Haity, tué le 8 mai 2010 à Millau, était hors-norme.
Le 8 mai 2010, vers 23 h 10, les policiers ont découvert le corps inanimé de Jean-Ronald D'Haity, âgé de 20 ans et originaire de Saint-Martin, dans son appartement situé place Foch à Millau. Son décès est consécutif à une blessure par couteau qui a perforé son cœur. Ce soir-là, l'un de ses amis Rodolphe Charles a lui aussi frôlé la mort, lors de cette expédition punitive, menée par deux frères Morad et Taoufik Laanizi. Ces derniers, avec une vingtaine d'individus, ont fait irruption armés et en hurlant dans le logement de la victime, s'en est suivi un déferlement de violences.
Le procès de cette affaire s'est alors ouvert, sous la présidence de Régis Cayrol, le 29 septembre dernier pour s'achever, deux mois plus tard, le 28 novembre. Après quatre ans d'instruction, 18 hommes ont été renvoyés devant la cour d'assises. Tous encouraient la réclusion criminelle à perpétuité. Leurs dénominateurs communs, «l'immaturité, la médiocrité scolaire et la désinsertion professionnelle», comme l'a stipulé l'avocat général, Jérôme Laurent qui a requis 20 ans et 17 ans de réclusion criminelle contre les deux frères, 12 ans contre Vincent Tournadre et Abdel-Malik Taghouzi, des peines allant de 8 à 3 ans pour six autres accusés et enfin l'acquittement pour les huit derniers.
Les deux mois de débats n'auront pas permis de connaître l'auteur du coup mortel. L'assassinat de Jean-Ronald D'Haity a finalement été requalifié en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec trois circonstances aggravantes : en réunion, avec armes et préméditation. Les frères Laanizi qui ont écopé de 15 ans de réclusion criminelle et Abdel Malik-Thaghouzi condamné à 13 ans de réclusion criminelle ont fait appel. Les 8 acquittements requis par l'avocat général ont été, quant à eux, suivis par le jury.
«Nous étions à la recherche de celui qui a mis le coup de couteau, on ne l'a pas trouvé. La justice ne sort pas grandie de ce procès. Le verdict a été rendu au nom du peuple français, le peuple français est bafoué», conclu l'avocat d'Abdel-Malik Taghouzi, Édouard Martial
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/30/2020660-le-proces-hors-norme-de-la-tuerie-de-millau.html

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