lundi 8 décembre 2014

Une affaire de famille

Nancy. La cour d’assises de Meurthe-et-Moselle devait examiner une tentative d’assassinat, les 10, 11 et 12 décembre prochains. Un préavis de grève déposé par les avocats, mercredi avec une journée « Justice morte » nationale, le procès débutera jeudi quitte à se poursuivre samedi. A moins que le mouvement des robes noires se durcisse, indiquait aux jurés le président Jean-François Redonnet en début de session. Auquel cas, le dossier serait renvoyé sine die.
Un contretemps pour les parties en cause, vraisemblablement pressées de tourner la page mais pas vraiment un casse-tête juridique : après 10 mois de détention provisoire, Frédéric Kinsinger, l’accusé a été libéré, placé sous contrôle judiciaire.
Ce quadragénaire domicilié dans le Toulois a tiré sur son beau-père le 6 août 2009. Les faits se sont déroulés en début d’après-midi à Limey-Remenauville, petit village non loin de Pont-à-Mousson. Frédéric Kinsinger a fait usage de son arme automatique, un pistolet 9 mm, à 11 reprises, en direction du concubin de sa belle-mère. Six projectiles ont atteint la victime sans qu’aucun d’eux ne touche un organe vital.
Frédéric Kinsinger a toujours nié avoir l’intention de tuer. Dans le cas contraire, il n’aurait pas loupé sa cible a-t-il répété au cours de l’instruction : il était inscrit dans un club de tir sportif.

Sa belle-mère le charge

Pourquoi cet homme décrit unanimement par son entourage comme calme, posé, voire effacé, est-il passé à l’acte ?
La victime aurait fait montre de violence à l’égard de ses enfants, il aurait notamment serré avec force le cou de son fils de 9 ans, la veille des faits a justifié Frédéric Kinsinger. De quoi lui faire voir rouge. Petit, lui-même aurait souffert du comportement déviant du compagnon de sa grand-mère. Venu au domicile de ses beaux-parents pour obtenir des explications, il aurait sorti son arme pour intimider son interlocuteur menaçant. Un scénario confirmé, dans un premier temps par sa belle-mère. Avant qu’elle ne se ravise. Son gendre avait prémédité son geste, il envisageait même de faire disparaître le corps a-t-elle avancé par la suite aux gendarmes en charge de l’enquête.
Sans tenir compte de ces déclarations, le juge d’instruction a estimé qu’il existait des charges suffisantes pour retenir l’intention d’homicide et la préméditation. Les tirs, à moins de trois mètres, ont visé le haut du corps, et Frédéric Kinsinger a pris le soin d’emporter une arme et des munitions pour rendre visite à sa victime. Il sera défendu par Me Frédéric Berna.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2014/12/08/une-affaire-de-famille

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