vendredi 23 janvier 2015

Bébé secoué à Montbéliard : un an de prison ferme

Montbéliard. Dans cette affaire de violences sur un enfant, abordée le 18 décembre dernier devant le tribunal correctionnel de Montbéliard, le parquet avait requis 3 ans de prison, dont 1 an avec sursis (ER du 19 décembre 2014). Dans son délibéré, rendu hier, le tribunal a été plus clément. Une ancienne gardienne, Amani Koto, 38 ans, a été condamnée à 3 ans de prison, dont 1 an ferme. Il lui est interdit, et de manière définitive, d’exercer un métier impliquant un contact habituel avec un mineur. Elle devra payer 12.000€ aux parents de la petite victime, bientôt âgée de 3 ans, et 7.800€ à la CPAM au titre des dédommagements.
Tout au long des débats, la prévenue avait nié sa responsabilité, rejetant la culpabilité sur les parents de la fillette qui avaient été mis hors de cause très rapidement. Les faits, qui se sont déroulés dans une commune du Haut-Doubs, avaient été révélés à l’automne 2012 après un épisode dramatique. Le 27 septembre de cette année-là, la gardienne d’une fillette, âgée à l’époque de 7 mois, avait dû transporter le bébé, en arrêt cardio-respiratoire chez son médecin traitant : « Le praticien l’a réanimée et l’a sauvée », relevait le président du tribunal Alain Troilo. Pronostic vital engagé, convulsions, vomissements, troubles neurologiques… la petite fille avait été immédiatement héliportée vers un service spécialisé de Dijon où les médecins avaient suspecté, au regard des examens effectués, un syndrome de bébé secoué. Le scanner avait mis au jour des hématomes anciens et la trace d’un bleu, sur la joue, qui correspondait, selon les pédiatres, à un coup porté. Ce que démentait la gardienne. « Elle s’est blessée avec un hochet », assurait-elle. D’autre part, les parents du bébé avaient constaté (avant le 27 septembre) que celui-ci était pris de vomissements dès qu’il revenait de chez la gardienne : « A l’hôpital, les médecins pensaient que notre bébé avait une gastro-entérite », soulignait la maman. « Pendant trois ans, la vie de ces parents a été suspendue, marquée par les soins. La petite fille va mieux à part un problème de vomissements récurrents », soulignait la représentante de la partie civile, Me Party, du barreau de Besançon. Face aux magistrats, l’ancienne gardienne s’était effondrée : « Le médecin a dit que j’avais sauvé la petite fille en l’amenant aussi vite », précisait la trentenaire éplorée, sans casier judiciaire. « On sait que les personnes qui commettent ces actes sont aussi en souffrance. Le bébé pleurait beaucoup. Sa gardienne a craqué », commentait le substitut Fiorio qui avait aussi demandé l’interdiction d’exercer. Le conseil de la nounou estimait, lui, que les conclusions des trois experts (unanimes sur le diagnostic du syndrome du bébé secoué) étaient péremptoires. « On écarte le point de vue d’un des experts qui dit qu’il peut y avoir un intervalle entre “le secouement” et les symptômes », plaidait Yves Bouveresse.

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