mardi 13 janvier 2015

Béziers : six mois de prison avec sursis pour un homicide involontaire

L a prévenue était jugée par le tribunal de Béziers. Le 23 octobre 2013, elle avait perdu le contrôle de sa voiture à Lieuran-lès-Béziers. La victime était âgée de 49 ans et pompier volontaire.
La jeune conductrice qui est à la barre du tribunal de Béziers a perdu le contrôle de sa voiture le 23 octobre 2013 en s'engageant sur la départementale qui va de Béziers à Bédarieux. À Lieuran-lès-Béziers, elle a percuté, face à elle, un conducteur et l'a tué sur le coup. La victime avait 49 ans et était pompier volontaire à Sérignan.
La conductrice a été condamnée à six mois de prison avec sursis et six mois de suspension de son permis de conduire. Elle devra aussi s'acquitter d'une amende de 100 €.

La prévenue est comme prostrée
Lors du jugement, le tribunal s'est justifié : "Votre vitesse était excessive par rapport au temps et au lieu. Toutes les explications que vous avez avancées vont en contradiction avec ce qui est arrivé." À la barre, la prévenue ne dit pas un mot. Comme prostrée, elle a tout au long de son procès balbutié quelques réponses. Étant même incapable d'exprimer des excuses à la famille.
Le jour des faits, alors qu'elle allait s'engager sur la départementale à hauteur de Sauvian, elle a expliqué aux gendarmes qu'un bruit métallique s'était fait entendre. Elle avait tout de suite perdu le contrôle de sa voiture, le volant ne répondant plus. Elle est alors allée percuter une voiture qui arrivait face à elle, tuant son conducteur. Dans son propre véhicule, la passagère avant avait été très gravement blessée et son passager arrière était indemne.

Le véhicule détruit n'a pu être expertisé

Que s'est-il passé ce jour-là ? Personne ne le saura jamais. Si le véhicule de la victime a été conservé, celui de la prévenue a été placé en fourrière puis vendu et détruit. Aucune expertise n'a été possible pour vérifier la théorie de la prévenue. Le tribunal a donc dû se contenter de la version des témoins qui parlent, eux, de vitesse excessive de la prévenue. "Une erreur de procédure néfaste à l'enquête de la part des gendarmes et qui ne nous permettra jamais de lever le doute", soulignera la procureur de la République qui va requérir la relaxe de la prévenue.
Pour les parties civiles, les avocats Me Dherot, Cordero et Vernhet, avec de maigres arguments, vont tout mettre en œuvre pour charger la conductrice. "Le dossier est vide, nous ne connaissons qu'une version. La victime avait un taux d'alcoolémie supérieur à la norme. Mais il était à sa place. Quand on écoute la déposition de la prévenue, on a le sentiment de lire le manuel du parfait conducteur. C'est une récitation apprise par cœur. Cette version est incohérente, vous rouliez trop vite. Il y a trop de mensonges dans ce dossier. Vous devez parler pour vivre correctement avec ce qui est arrivé." Une demande d'expertise a de nouveau été demandée par les parties civiles mais le parquet s'y est opposé. "Elle n'apportera rien de plus."

La défense : "Ce dossier est vide"

Pour la défense, Me Vandroy va plaider la relaxe au bénéfice du doute. "Soyons techniciens dans ce dossier. Soyons froids et appliquons la loi. Elle mesure très bien ce qu'elle a fait, mais elle est encore incapable de parler. Sa vie s'est figée, elle a dû quitter son travail car elle ne pouvait plus apporter la gaîté nécessaire aux enfants qu'elle gardait. Son ami l'a aussi quitté. Aujourd'hui nous pouvons faire toutes les incantations du monde. Ce dossier est vide. Pour moi, la direction a cassé et c'est ce que doit entendre la partie civile."
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