mercredi 21 janvier 2015

Deuxième jour de procès de la fusillade Donzac : haro sur la famille Vazeille

Une mise à nu, c'est pour le moins ce qu'aura été cette avant-dernière journée du procès d'assises d'Yves Bataille, inculpé pour une double tentative d'assassinats dans la nuit du 2 au 3 juin 2012, à Donzac (nos éditions des 18 et 19 janvier). Expertises psychologiques et psychiatriques, enquêtes de personnalité, les parties civiles (Christian Vazeille, Jeanne Atzori et leurs enfants : Jimmy, Nicolas et Claudia) n'auront pas été épargnées par ce terrible effeuillage intime rappelant de nombreuses blessures familiales. Non sans que leurs avocats Mes Charlotte Lévi et Sophie Gervais ne maugréent dans leur box ce qu'elles qualifiaient parfois comme un acharnement contre les victimes.

Entendu en détention

C'est avant même de passer à la barre, hier, que la fratrie était mise à mal tant par l'enquêtrice de personnalité de l'accusé que par l'ancien employeur de ce dernier. «Les Auvillarais qui fréquentaient Yves ne comprenaient pas sa relation avec les Vazeille : ils sont aux antipodes m'ont-ils tous dit» certifiait Isabelle Latrille. Un point que relayait plus tard, l'ancien patron du mis en cause, Félix Mougnier : «La famille Vazeille, c'était pour moi une mauvaise fréquentation. J'avais dit à Yves qu'ils n'étaient pas les bienvenus dans ma propriété en raison de problèmes de comportements et de ce que m'avaient reporté les gendarmes qui les connaissaient bien.» Des propos qui ne manquaient pas de relever plus tard un juré interrogeant l'enquêteur du dossier l'adjudant Froidefond sur les antécédents judiciaires de la famille. «C'est vrai, nous les connaissions défavorablement : Jimmy sur un gros dossier et son père pour d'autres faits moins graves.» Un point que la présidente Corinne Chassagne se sentait le devoir d'expliquer lorsque l'avocate de Jimmy Vazeille, Me Gervais, expliquait que son client s'était mis à lire la Bible alors qu'il était privé de sa liberté. «En septembre 2012, Jimmy et son frère Nicolas avaient commis un saucissonnage à Auvillar, c'est la raison pour laquelle Jimmy a été entendu dans ce dossier comme victime lors de sa détention.» Un tableau familial noirci qui n'allait guère s'enjoliver lors de la lecture des enquêtes de personnalités des trois parties civiles. «C'est une famille où l'alcool est omniprésent, Jeanne a fait de nombreuses cures. Il y a aussi les violences de Christian sur son épouse» assurait Luce Clavières de l'AVIR qui indiquait également que les services sociaux avaient mis les prestations sociales de la famille sous tutelle et placés trois des enfants dans des familles d'accueil. «Jimmy qui dit s'être élevé tout seul, se sent rejeté de sa famille. Il est impulsif et développe des conduites à risques qui l'ont conduit vers la délinquance.» Des propos qui ne manquaient d'agacer l'intéressé qui faisait des bons sur son banc…

«Un gros nounours»

La matinée fut éprouvante pour la famille Vazeille, l'attention des jurés allait néanmoins se tourner vers Y. Bataille qui avait jusqu'ici endosser un rôle tailler sur mesure : celui d'un «gros nounours» à l'enfance tragique qui aurait agi de façon impulsive après avoir été humilié par la famille Vazeille…

http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/21/2033253-haro-sur-la-famille-vazeille.html

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