dimanche 18 janvier 2015

Fausses accusations

Une version moderne et libertine de l’arroseur arrosé. Une version qui a mis en émoi (et un peu plus encore) la caserne des pompiers de Montbéliard. Une histoire qui a failli ruiner des vies. À commencer par celle de ce soldat du feu, convoqué au commissariat de police et placé en garde à vue. Tout cela parce qu’une femme, compagne de l’un de ses collègues, l’accuse de viol.
Dans sa déposition initiale, la plaignante dit avoir été abordée, le 5 ou 6 juillet 2013, par un homme à proximité de l’hypermarché Leclerc du Pied-des-Gouttes. Elle raconte qu’il l’a fait monter dans son 4x4. Chemin faisant, il l’aurait questionnée sur sa sexualité (elle se dit libertine) avant de l’entraîner sur un parking où il l’aurait violée estimant qu’au regard de son ouverture d’esprit sur la question, elle ne devait pas être à une relation près. Le tout formulé d’une manière autrement plus crue.
Ce n’est que six mois plus tard que cette sculpturale brune de 46 ans, assistante maternelle de son état, dépose plainte.
Le parquet suppute-t-il quelques incohérences ? Toujours est-il qu’il ordonne des investigations poussées avant de songer à requérir un éventuel placement derrière les barreaux du présumé violeur. Car ce dernier ne nie pas la relation. Il est même extrêmement précis en avouant deux épisodes mais librement consentis : l’un à son domicile, l’autre, plus fugace, au bord du bassin de Champagney.
Le calvaire d’un homme déshonoré sauvé par le téléphone… de son accusatrice
Son salut va venir de la… géolocalisation des téléphones portables. Le pompier situe leur première rencontre charnelle, chez lui. L’examen du téléphone de son accusatrice le confirme. Loin du parking évoqué. Elle disait n’avoir entretenu aucune relation avec cet homme. Faux à la lumière des 35 textos échangés durant ce mois de juillet 2013. Faux aussi au regard de ces photos prises lors de la Sainte-Barbe (décembre 2013) où elle pose, radieuse, à côté de son présumé agresseur.
Pas très crédible. D’autant que lorsque les policiers veulent l’entendre, elle esquive. Ne répond à aucune convocation. Elle fuit même la nécessaire confrontation. Encore et toujours. Devant le tribunal jeudi, elle n’a pas pipé mot. Mâchoires serrées, lèvres soudées.
Le pompier accusé vient raconter son calvaire. Son honneur sali. Cette ambiance délétère à la caserne avec le compagnon de la dame et ces explications qu’il a dû fournir à sa hiérarchie. Sans oublier les conséquences sur sa vie privée (sa compagne l’a quitté) et la nécessité d’entamer une psychothérapie.
Impassible, la prévenue reste muette
La procureur Brunisso dit : rester sur sa faim. « J’espérais des explications ». Elle fait entendre à la prévenue, impassible sur ses hauts talons, que sa dénonciation calomnieuse a mobilisé les policiers alors qu’ils auraient pu s’atteler à d’autres tâches. Que tout cela a coûté beaucoup d’argent.
Les questions demeurent : la native de Roubaix a-t-elle échafaudé la thèse du viol pour ne pas reconnaître qu’elle avait trompé son compagnon ? A-t-elle voulu se venger ? Mais de quoi ? A-t-elle simplement voulu nuire ? « Ou peut-être se faire de l’argent », suggère le pompier.
La procureure rappelle que pour des faits de cette nature, le code pénal prévoit une peine maximale de cinq ans de prison. Elle réclame « un an avec sursis ». La prénommée Nathalie reste muette. Rien à dire pour sa défense. Le tribunal a suivi les réquisitions. En outre, la quadragénaire devra payer 5.000 € de dommages et intérêts à celui qui n’oubliera pas de sitôt son aventure avec cette brune aussi incendiaire que vénéneuse.
Après l’énoncé du jugement, la dame a enfin ouvert la bouche pour dire, aux magistrats, « au revoir ». À prendre au pied de la lettre ?
http://www.estrepublicain.fr/justice/2015/01/18/incendiaire-et-veneneuse

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