vendredi 30 janvier 2015

Les sanglots de Patrice de Maistre au procès Bettencourt

L'avocat Pascal Wilhelm, l'homme de télé Stéphane Courbis, le gestionnaire de biens Patrice de Maistre et l'ancien ministre Éric Woerth se sont succédé hier à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux.
C'est un homme grand, élégant, distingué. Mais devant le tribunal de Bordeaux, au moment de parler de sa famille, de ses enfants, Patrice de Maistre a craqué.
«Je suis désolé de ce spectacle, cela va passer», s'excuse-t-il auprès du tribunal. Lui qui gérait la fortune de la femme la plus riche de France a de nouveau évoqué des rencontres, déjà révélées par des écoutes téléphoniques de 2009, avec l'ex-conseiller justice de l'Élysée sous Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, au sujet de L'Oréal. Selon lui, ces rencontres étaient mues par l'intérêt de l'Élysée pour l' «enjeu économique» national que représentait l'avenir du groupe de cosmétiques L'Oréal. Rencontres où il affirme aussi avoir appris à l'avance, de la bouche de M. Ouart, le classement d'une plainte de Françoise Bettencourt-Meyers, fille unique de Liliane Bettencourt.
Selon l'ex-comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout (que le tribunal de Bordeaux espère entendre malgré un certificat médical) Patrice de Maistre aurait été l'intermédiaire qui «s'occupait des politiques». Il aurait notamment versé de l'argent en 2007 à Éric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'État, mis en examen en 2013, a bénéficié d'un non-lieu.

Elle payait pour des infos

Patrice de Maistre n'a pas caché son «admiration» pour Éric Woerth. Entendu pendant près d'une demi-heure, l'ex-ministre, poursuivi pour «recel» d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre, a détaillé que Patrice de Maistre, membre du «premier cercle» des donateurs de l'UMP, avait aussi «contribué une fois» personnellement, et en toute transparence, à son association de financement électoral (1 500 euros, selon l'ex-ministre). Tout comme Liliane Bettencourt, «une fois» également. Il a par ailleurs évoqué ses relations a minima avec la famille Bettencourt.
Selon l'ex-comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout – que le tribunal de Bordeaux espère entendre malgré un certificat médical – Patrice de Maistre aurait versé au moins 50 000 euros en 2007 à Éric Woerth pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L'ex-chef de l'État, mis en examen en 2013, a bénéficié d'un non-lieu.
Une comptable qui, selon l'ex-secrétaire de Patrice de Maistre, entendue en fin de journée, aurait raconté que Françoise Bettencourt-Meyers payait certains employés de sa mère pour lui faire passer des informations sur celle-ci.
Dans un volet distinct du tentaculaire dossier Bettencourt, Patrice de Maistre et Éric Woerth doivent être jugés en mars pour trafic d'influence. Le premier est soupçonné d'avoir fourni un travail à l'épouse du second dans la société Clymène, en échange d'une Légion d'Honneur, que lui remit le ministre.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/30/2040042-les-sanglots-de-patrice-de-maistre-au-proces-bettencourt.html


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