mardi 27 janvier 2015

Nancy : vrai braquage mais fausses panthères

Nancy. Un temps soupçonné de faire partie de la mouvance des « Pink Panthers », ce gang international de ressortissants de l’ex-Yougoslavie spécialisés dans les braquages de bijouteries de luxe, trois citoyens serbes comparaissent depuis hier à Nancy devant la cour d’assises en appel de Meurthe-et-Moselle.
Eux aussi sont accusés d’avoir attaqué une bijouterie haut de gamme, à Mulhouse, et fait main basse sur une centaine de montres de marques de prestige. Jugés en première instance en mai 2013, les trois comparses avaient tous écopé de la même peine, douze ans de réclusion criminelle. Deux autres personnes les accompagnaient à l’époque dans le box. Un quatrième homme, également condamné à douze ans, n’a pas fait appel et doit être extrait aujourd’hui de sa cellule afin d’être entendu comme témoin. Une femme avait également comparu. Acquittée, elle s’est ensuite retournée contre l’Etat et a obtenu ‘an dernier 69.000 € en réparation de ses 34 mois de détention provisoire…
Un peu laborieuse, ralentie par le recours à des interprètes, l’audience d’hier a débuté par une demande de renvoi émise par l’avocat des parties civile, Me Hennig, « confraternellement » soutenue par ses confrères de la partie adverse. Victime d’une fracture à la jambe, le défenseur, toujours en convalescence, est dans l’incapacité de se lever de son banc. Il devra plaider assis. Après une longue réflexion, la cour a décidé de ne pas reporter le procès, eu égard aux quatre ans et demi de détention provisoire déjà purgés par les accusés.
Passé l’incident, le président Redonnet a donné lecture des faits reprochés à ces derniers. Le 20 mai 2010, deux hommes en costume-cravate, s’exprimant en anglais avec un fort accent d’Europe de l’Est, se présentent à la bijouterie Hirshi à Mulhouse et demandent à voir des montres de valeur. Soudain, l’un des individus exhibe un pistolet automatique et braque le vendeur, le gérant, et un horloger à l’œuvre dans l’atelier de la boutique. Agissant avec « calme et détermination », les deux malfrats ligotent le personnel, remplissent des sacs de sport de montres de grande valeur, dérobent un élément de l’ordinateur censé neutraliser le système de vidéosurveillance et prennent la tangente.

Le butin n’a jamais été retrouvé

Si le sang-froid et l’élégance des braqueurs, évoquent dans un premier temps les mythiques « Panthères roses », les enquêteurs vont vite découvrir qu’ils ont commis quelques erreurs de débutants. Un membre du gang est ainsi venu plusieurs fois en repérage devant la boutique les jours précédents le vol, avec si peu de discrétion qu’une vendeuse, intriguée par son manège, a noté l’immatriculation de sa voiture. Grâce à sa sagacité, trois personnes seront arrêtées quelques heures seulement après le braquage. Deux autres le seront le lendemain, dans un appartement où les policiers mettront la main sur le disque dur de vidéosurveillance de la bijouterie. Le butin n’a en revanche jamais été retrouvé. Sur les trois accusés jugés cette semaine, un seul a reconnu sa participation au braquage, dont le déroulement va être décortiqué aujourd’hui.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/01/27/vrai-braquage-mais-fausses-pantheres

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