mardi 27 janvier 2015

«J'ai pris des coups et je l'ai désarmé»

Jugé depuis hier, devant les assises de Haute-Garonne, pour l'assassinat de Samir Chorfi, en 2011, Redha Mecherouh réaffirme avoir désarmé son rival après avoir reçu deux coups de crosse.
Quand il décrit la scène de son crime et la manière dont les 17 balles ont giclé du pistolet automatique, Redha Mecherouh, 22 ans, n'est jamais en manque d'arguments. Il excelle même dans l'art de balayer très vite, dans un flot de paroles tout aussi limpide, les accusations de préméditation. Hier, devant les six jurés de la cour d'assises de Haute-Garonne, où il est jugé pour assassinat sur son rival, Samir Chorfi, son scénario coule de source. «Il m'accusait d'avoir volé sa cave. Notre différend datait d'au moins un an. À chaque fois que l'on se croisait, il me battait, ça partait à coups d'insultes. Moi je faisais tout pour l'éviter. Je me collais à lui pour éviter les coups. Ce jour-là, j'en pouvais plus. C'était la rencontre de trop. Il m'a mis deux coups de crosse dans la tête avec son arme. Je l'ai désarmé. Je me suis reculé et lui, avançait. J'ai tiré, je n'avais plus la maîtrise de l'arme.» Derrière ses lunettes d'étudiant en droit et son col de chemise débordant sur son pull noir, Mecherouh se pose en victime. Victime, selon lui, de la tyrannie de Samir Chorfi, 23 ans, son ennemi juré, celui qui l'humilie en public à coups de crocs-en-jambe, des «balayettes» à répétition, dans la cité ou dix jours avant les faits, lors d'un mariage. À la Reynerie, où ils habitent tous les deux, les échanges de regard tournent à l'empoignade. Comme ce mardi 22 novembre 2011, vers 11h15. Redha part à la salle de sport. En chemin, il croise Chorfi devant un taxi phone du quartier. Un regard, une insulte et les deux hommes en viennent aux mains. «Mecherouh avait le visage marqué par l'agression. Il était en difficulté», se souvient un employé du centre d'animation, venu séparer les deux rivaux. Nouvelle humiliation. Vers 12 heures, Mecherouh quitte la salle de sport, «j'étais dégoûté, je n'avais plus envie.» En partant, il croise à nouveau Chorfi. «J'ai vu Redha et Samir marcher. Puis Redha a sorti une arme, il a tiré sur Samir», ajoute un jeune témoin. Ni les témoignages accablants ni les incohérences relevées par l'enquête ne déstabilisent l'accusé. L'arme ? «Je l'ai laissée sur place. Des jeunes ont dû la faire disparaître.» Au moins un témoin affirme l'avoir vu partir avec le pistolet. Ce Glock 17 que Mecherouh dit avoir enlevé des mains de Chorfi alors qu'il n'avait jamais le dessus. Mais l'accusé a réponse à tout.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/27/2037246-j-ai-pris-des-coups-et-je-l-ai-desarme.html

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