mardi 24 février 2015

Braqueur de flics

Un jeune homme a essayé de se suicider en braquant un revolver à gaz sur des policiers de Dombasle puis de la BAC. Mais il n’a finalement pas pris une balle. Juste une condamnation.
On s’en tire gentiment, je trouve, dans cette affaire. Car il aurait pu y avoir de la casse ! », résume Christian Haouy. C’est effectivement un miracle qu’il n’y ait eu ni mort, ni blessé grave dans le dossier que le président du tribunal correctionnel de Nancy a examiné ce lundi.
Le déroulement des faits est une espèce de crescendo délirant qui laisse pantois. Tout démarre dimanche vers 2 h du matin. Cela part d’une histoire de cœur et de jalousie.
Mickaël Volff, 26 ans, un délinquant du secteur de Lunéville, ne supporte pas que son ex-petite amie ait une liaison avec un habitant de Dombasle. Les deux hommes ont déjà échangé des beignes durant la journée du samedi devant une grande surface. Mickaël Volff vient pour la revanche. Son beau-frère et un ami sont avec lui, complètement ivres. « J’ai rien compris à ce qui se passait », soutient d’ailleurs le beau-frère qui a pris le volant avec plus de deux grammes.
Il a conduit tout le monde à Dombasle. Rue de la Mothe. Au domicile du rival de cœur de Mickaël Volff. Ce dernier était là pour en découdre. Contrairement à ses comparses, il n’avait pas bu. Il était sobre. Et armé. Il avait trois couteaux sur lui. Il avait aussi une hache. Avec laquelle il a essayé de défoncer la porte de son adversaire. « La victime était avec son fils de 8 ans et a essayé de se coller à la porte pour qu’elle ne lâche pas. Heureusement, une voisine a été réveillée par le bruit et a hurlé pour demander à ce que l’on arrête ce boucan. Cela a mis en fuite les assaillants. Sinon, je ne sais pas ce qui se serait passé », raconte Me Caroline Stando, l’avocate du rival du prévenu.
Mickaël Volff s’est enfui en voiture avec ses deux comparses. Ils ont été rattrapés par une patrouille de police. Le jeune homme jaloux est aussi sec sorti en exhibant un impressionnant revolver. Il l’a braqué sur une policière. L’arme était en réalité une réplique qui fonctionne avec des cartouches de gaz. « Mais rien ne pouvait indiquer aux policiers qu’elle n’était pas dangereuse », insiste Me Caroline Martin, l’avocate des forces de l’ordre.

Un policier ouvre le feu

Le collègue de la policière braquée, a donc dégainé son arme de service. Bien réelle et bien dangereuse. Mais Mickaël Volff n’a pas obtempéré. Il a gardé son revolver à gaz à la main et a continué à le pointer sur la policière. Le collègue de celle-ci a fini par ouvrir le feu. Sans viser le prévenu, ni le toucher. Cela a quand même eu pour effet de le mettre en fuite.

Un peu plus tard dans la soirée, il a été retrouvé par une patrouille de la brigade anti-criminalité. Même scénario ou presque. Le jeune homme a de nouveau brandi son revolver à gaz. Les hommes de la BAC ont tenté de le maîtriser en lui tirant dessus à deux reprises avec un taser c’est-à-dire un pistolet à impulsion électrique. Cela n’a eu aucun effet. Car les petits pics électrifiés de l’arme n’ont pas réussi à traverser son blouson.
Les policiers ont alors dû se rabattre sur une interpellation « à l’ancienne », dixit le président Haouy. Ce qui signifie : coup de pied, clé de bras et plaquage au sol. D’où le visage tuméfié de l’intéressé dans le box du tribunal où il est resté hagard et peu bavard. « J’étais tellement désespéré que je voulais que la police me tire dessus », avait-il confessé auparavant durant sa garde à vue.
Une explication plausible. Le jeune homme est en effet dans une impasse et pas seulement du point de vue sentimental. Déjà condamné une dizaine de fois, il était recherché depuis deux mois pour avoir brisé le bracelet électronique qui lui avait été imposé pour pouvoir retrouver la liberté.
« Trop, c’est trop », s’exclame le vice-procureur Nativel qui réclame 2 ans de prison ferme. « Trop, c’est trop », réplique, en écho, l’avocat de la défense, Me Sébastien Schmitt, qui tente, lui, de faire baisser la sanction. Mais le tribunal a suivi les réquisitions : 2 ans ferme. Le beau-frère du prévenu a, lui, pris 6 mois ferme et le comparse qui les a accompagnés ivre a eu droit à 6 mois avec sursis.
http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2015/02/24/braqueur-de-flics

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