mardi 3 février 2015

Noël ensanglanté dans la Meuse : 5 ans ferme

Les deux frères ne pensaient pas que la soirée du 24 décembre 2013 allait tourner au drame lorsqu’ils se sont retrouvés chez l’ex-petite amie de l’un des deux pour passer le réveillon. Raphaël avait obtenu une permission et avait quitté sa cellule. Et après avoir acheté de l’alcool, ils entament la soirée avec convivialité. Mais Michael se dispute avec son amie et les deux frères finissent par, comme ils le disent, « se prendre le chou ». Le ton monte, plusieurs bouteilles ont été bues avec des amis qui ont quitté les lieux. À 4 heures du matin, Raphaël sort un couteau et blesse à l’oreille et aux avant-bras son frère, avant de prendre la fuite. La police arrive sur les lieux, Michael est torse nu, en sang, et doit être conduit aux urgences. La petite amie est entendue et on essaie de joindre celui qui est désormais en cavale. L’homme répond au téléphone, injure et menace de mort la policière qui note scrupuleusement la conversation. C’est seulement une semaine plus tard qu’il est appréhendé alors qu’il va se livrer à Saint-Dizier, aux autorités. « Vous aviez eu un bracelet électronique peu avant les faits et, un soir, vous aviez demandé à retourner en prison pourquoi ? » demande le procureur Rémy Coutin. « Ça faisait 7 ans que j’étais en prison et je me suis retrouvé du jour au lendemain dehors, sans travail, sans pouvoir voir mes enfants, sans moyen de locomotion, chez mon frère », explique le prévenu qui, visiblement, est un homme nerveux. « Et le soir de noël ? » « Je savais que cela ne menait nulle part, mais j’avais commencé. Je ne pouvais plus arrêter », explique le prévenu
« Je ne me constitue pas partie civile, c’est mon frère. Le ton est monté entre moi et mon ex-amie. Il est intervenu. Je suis surpris par l’agression au couteau. Mais je sais qu’il part au quart de tour », précise la victime. Pour la policière qui a reçu les menaces au téléphone l’alcool ne fait pas tout. « J’ai essayé de lui faire comprendre qu’il valait mieux, pour lui, de se rendre tout de suite. Son discours était clair et précis. Je demande 300 euros de préjudice moral ». Pour le procureur c’est un gâchis tragique. « On a voulu croire qu’il serait possible de le faire sortir de cette spirale de violence. On lui a mis un bracelet électronique puis on l’a laissé sortir pour Noël. Il n’a pas su en tirer profit. Il est parti en cavale. Pour les cinq infractions, je requiers six ans de prison ». Son avocate, Me Mougeot-Mathis, explique que son client n’est pas aussi noir qu’on le décrit. « Ce qui s’est passé durant cette soirée n’a pas grande importance. C’est lorsque son frère lui a lancé son cadeau à la figure que cela a commencé. C’est ce geste qui est à l’origine de sa réaction impulsive. Une peine de prison trop longue ne servira à rien. Il faut une partie avec sursis et mise à l’épreuve ».
Après délibération, le prévenu, Raphaël Fouchard, a été condamné à 7 ans de prison dont 2 ans avec sursis, avec mise à l’épreuve et l’obligation de soin, de travail et de dédommager l’agent de police à hauteur de 300 euros.
http://www.estrepublicain.fr/justice/2015/02/03/noel-ensanglante-5-ans-ferme

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