Procès du Carlton: Dodo la Saumure a étudié le droit mais n’a pas appris la notion de proxénétisme

Depuis l’ouverture du procès du Carlton, lundi à Lille (Nord), c’est le seul prévenu à s’amuser des dizaines de caméras de télévision qui vibrionnent à l’entrée du palais de justice de Lille. Pour fêter, ce jeudi ses 66 ans, Dominique Alderwereil est attendu à la barre. Accusé de «proxénétisme aggravé», comme les treize autres prévenus, Dodo la Saumure –qui tire son sobriquet de la marinade pour maquereau– n’a pas attendu d’être cité à la barre pour livrer sa position.
Carlton: «C'est le procès du néant», selon Dodo... par 20Minutes
A longueur d’auditions par les policiers ou les juges et d’interviews dans les médias, le tenancier de maisons closes en Belgique a toujours prétendu que les filles qu’il embauchait dans ses établissements étaient «indépendantes» et qu’il n’avait jamais été en contact avec Dominique Strauss-Kahn, personnage central de cette affaire...

«Vous auriez dû aller jusqu’en maîtrise…»

C’est par une nouvelle pirouette que le truculent personnage a fait son entrée ce jeudi matin dans la salle A du sous-sol du palais de justice où se tiennent actuellement les débats. Incité à raconter son parcours de vie, Dodo la Saumure a indiqué qu’il avait suivi «une licence de droit».
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Une brèche dans laquelle le président du tribunal s’est immédiatement engouffrée. «Le proxénétisme s’enseigne en quatrième année, a-t-il lâché. Vous auriez dû faire la maîtrise…» Détendue, l’ambiance s’est pourtant tout de suite crispée quand Jade* est venue raconter comment elle était traitée par son patron.

«Exposé comme de la viande»

«Chez Dodo, on était exposé comme de la viande, des petites, des grosses… Le client venait faire son marché.» Confronté à ce témoignage, le tenancier a rappelé qu’il ne tenait ni «une droguerie, ni une épicerie».
Mais il a perdu un peu de sa superbe quand Jade* a expliqué qu’il s’occupait aussi «de tester les filles». «Pardon, tester?, reprendre alors le président. Pour vérifier quel aspect de sa personnalité?» «Pas forcément son QI, rétorque à la barre la prostituée. Il montait en chambre…» L’audition doit se poursuivre ce jeudi après-midi. Comme les treize autres prévenus, Dominique Aldewereild encourt une peine de dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende.
* A la demande de leurs avocats, 20 Minutes a choisi de changer les prénoms des prostituées citées dans le dossier
http://www.20minutes.fr/societe/1533995-20150205-proces-carlton-dodo-saumure-etudie-droit-appris-notion-proxenetisme