lundi 2 février 2015

Proxénète ou grand naïf ? L'heure du procès pour DSK

A compter de ce lundi et pour au moins trois semaines, l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn comparaît devant le tribunal correctionnel de Lille pour proxénétisme aggravé dans l'affaire dite du Carlton. Il encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 1,5 million d'euros d'amende. Suivez en direct la première journée d'audience dès 14 h sur MYTF1news.
Il fut ministre de l'Economie, patron du FMI, et même favori en vue de la présidentielle de 2012. Un destin exceptionnel, brisé net par des scandales sexuels à répétition. Après l'affaire du Sofitel de New-York, puis l'affaire Tristane Banon, Dominique Strauss-Kahn a de nouveau rendez-vous avec la justice à compter de ce lundi. Accusé d'avoir été au coeur d'un réseau de prostitution mis en place par des amis dans le Nord, il est poursuivi proxénétisme aggravé devant le tribunal correctionnel de Lille. Les juges ont estimé notamment que DSK ne pouvait ignorer que les filles qu'on lui présentait lors de parties fines étaient des prostituées rémunérées.
>Carlton de Lille : retour sur quatre années d'enquête
L'une d'elles, "Jade", s'est montrée particulièrement sévère dans ses accusations. Elle sera sur les bancs de la partie civile. Certaines participantes ont évoqué des séances de "carnage", d'"abattage" ou encore de "pure consommation sexuelle", selon des propos rapportés. Les avocats de DSK ont très rapidement dénoncé un "acharnement" des juges. Me Richard Malka, avait au moment du renvoi dénoncé "une motivation  idéologique, politique, morale", un renvoi "certainement pas fondé sur une  analyse juridique des faits". La ligne de défense n'a pas bougé : DSK était adepte du libertinage, pas de prostituées. A l'issue de l'instruction, le parquet avait requis un non-lieu pour Dominique Strauss-Kahn.
  
Parmi les 13 autres prévenus dans ce procès se trouvent David Roquet, ex-patron d'une filiale du groupe de BTP Eiffage, René Kojfer, ancien chargé des relations publiques du Carlton de Lille, le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la Sûreté départementale du Nord, ou encore le très médiatique Dominique Alderweireld, mieux connu sous le nom de "Dodo la Saumure", souteneur en Belgique à qui il est reproché que des prostituées impliquées viennent de ses établissements.

Un casting de haute voltige qui explique le nombre record de journalistes accrédités : 240 ! Pour faire face à l'affluence médiatique, le procès sera retransmis dans une  salle annexe avec quatre écrans géants. Le procès doit durer entre trois et quatre semaines, au cours desquelles l'ancien patron du FMI va de nouveau faire face à l'étalage public de ses moeurs sexuelles. Son témoignage à lui n'est pas attendu avant le milieu de semaine prochaine.

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Carlton de Lille : le procès en quelques chiffres
Pour cette première audience, le tribunal devra, avant tout débat sur le fond,  régler des questions de procédure. L'avocat du policier Jean-Christophe Lagarde  a d'ores et déjà déposé une requête en nullité. Se fondant sur les déclarations d'un ancien commissaire de la police judiciaire de Lille, Joël Specque, dans un livre autobiographique, Me Olivier Bluche estime qu'une enquête "officieuse" a été menée dès juin 2010, bien avant l'ouverture de l'enquête préliminaire en février 2011.
 

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