mercredi 13 mai 2015

En prison depuis plus d'un an, le directeur de la Poste crie son innocence

Soupçonné de complicité dans deux braquages de bureau de Poste à Toulouse, Redouane Ikil revendique son innocence depuis sa prison. Ce cadre de La Poste nous a écrit.
«Le but de cette lettre est de crier mon innocence pour que l'acharnement dont je suis victime cesse. Nous sommes là dans une nouvelle erreur judiciaire.»
L'homme qui écrit ces lignes s'appelle Redouane Ikil, 43 ans, cadre de La Poste. Un directeur bien noté qui, depuis plus d'un an, patiente en prison, soupçonné par la justice d'avoir joué un rôle dans deux agressions menées dans des bureaux de Poste toulousains ; une réussite en mars 2012 à Bellefontaine (360 000 € jamais retrouvés) puis un échec grâce à l'intervention de la police en mai 2013 à Saint-Cyprien.
Redouane Ikil a rejoint La Poste en 1996 «en tant qu'apprenti-conseiller financier (…) Depuis 1998, j'ai gravi les échelons un à un, étape par étape à la force du poignet». En 2008, il rejoint le bureau de Bellefontaine comme directeur. «Personne n'en voulait au niveau national. C'est dire les difficultés de ce bureau situé en zone urbaine sensible.» Le responsable ne le cache pas, la fonction n'a pas été simple mais la mission suffisamment réussie pour partir à La Reynerie, prendre la direction du bureau de Mirail-Université. «J'ai aussi réussi ce challenge et on m'a proposé Tournefeuille. On allait me nommer le 2 mai 2014 (…) Patatras, je me fais arrêter car les enquêteurs ont retrouvé un croquis d'une agence avec mon empreinte. Je reconnais ce plan mais j'explique que j'ai dû le réaliser sous la contrainte…»

«Pourquoi basculer dans la grande délinquance ?»

Très critique dans son courrier à l'égard du juge Fabrice Rives qui mène l'instruction, Redouane Ikil s'interroge : «Quel est mon rôle ? Tout le monde pensait que j'avais donné le coup ! (…) Aujourd'hui, la dernière commission rogatoire indique mot pour mot : ‘'M. Ikil n'a pas pu avoir les informations nécessaires à la commission des faits, sciemment ou par inadvertance !'' N'est-ce pas la preuve irréfutable que je n'ai pas pu aider les braqueurs ?»
À propos de l'agression au bureau de Saint-Cyprien, le suspect s'interroge : «Le juge m'a dit que seule une personne qui travaillent dans ce bureau pouvait savoir que ma malheureuse collègue reprenait ce matin-là. Je ne suis pas entré dans cette agence depuis décembre 2012. (…) Encore une preuve que je ne suis pour rien dans ce drame.» Et Redouane Ikil questionne : «Pour quelle raison j'aurai à 40 ans basculé dans la grande délinquance ? Pour l'argent ? Jamais (…). J'aime aider ma famille avec mon argent gagné honnêtement. Je gagnais très bien ma vie.»
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/13/2103963-prison-depuis-plus-an-directeur-poste-crie-innocence.html

Aucun commentaire: