Pour l'homme, qui n'a pas varié de version au cours du procès, elle lui avait à ce moment-là proposé une relation sexuelle, et il l'avait conduite au chantier non loin de là. «La scène s'est passée par -14 °C, dans un local ouvert à tout vent, sans électricité. Il fallait vraiment qu'elle le veuille…», a ironisé l'avocat général. Puis il a décrit «l'horreur» de la scène de crime, les touffes de cheveux de la victime retrouvées à l'entrée du chantier, les morceaux de manteau arrachés, son pantalon déchiré. «Les violences ont commencé dès l'arrivée sur le chantier. Elle résiste, lui est un homme ultraviolent quand il a bu.»
La défense, assurée par Me Billaud et Me Pujol-Reversat, a bien tenté d'insufler le doute. «Quand ils ont quitté la boîte, les témoins les voient ensemble, lui la tenant par les épaules, elle par la taille. Ils étaient ivres tous les deux, pas dans leur état normal. Et s'il disait vrai ? Une relation consentie, puis une dispute qui a mal tourné ? La victime est décrite par ses proches comme quelqu'un au fort caractère, buvant parfois plus que de raison. Et à l'examen de son corps, on ne trouve pas de lésion de défense sexuelle.» Ils ont demandé l'acquittement pour le viol, et la requalification du meurtre en «violences volontaires sans intention de donner la mort». La cour a pris le temps de mûrir sa décision : quatre heures de délibération. Le «bon sens» mis en avant par l'avocat général a finalement fait mouche.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/18/2126980-meurtre-du-chantier-trente-ans-de-reclusion.html
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