vendredi 12 juin 2015

Tué sur l'autoroute pendant qu'il changeait sa roue

Le conducteur, qui a percuté le 17 novembre 2014, une voiture sur l'A68 à hauteur de Lagrave, tué son conducteur et blessé 4 personnes, a été condamné hier à 3 mois de prison avec sursis.
José da Silva L, petit homme rondouillard de 58 ans, en polo bleu, ne parle pas un mot de français. Ce maçon portugais, venu travailler dans la région de Castres, rentrait de son travail, le soir du 17 novembre 2014, lorsqu'il a percuté une voiture arrêtée sur la bande d'arrêt d'urgence de l'A 68 à hauteur de Lagrave, dans le sens Toulouse-Albi. Il ne se souvient plus de rien, juste des sapeurs-pompiers. Laurent Moumimoux, 40 ans, qui réparait son pneu arrière droit crevé, a été tué. Julien, un jeune qu'il convoyait avec trois autres personnes, a été grièvement blessé. Lucie, Romain et Kahina, s'en sont sortis avec des traumatismes. Hier, lors du procès du conducteur, les juges, les parties civiles, le parquet et la défense, n'ont pu déterminer avec précision les circonstances du drame. José, le conducteur, venait de faire ses 8 heures, il avait pris sa pause à midi et n'avait rien bu, il n'avait pris aucun médicament et l'expert dit qu'il ne roulait pas vite. Alors, José s'est-il assoupi, a-t-il été pris de malaise ? Impossible à dire. Laurent, le conducteur de la 508 Peugeot, avait pris toutes les précautions : feux de détresse, triangle de signalisation, un gilet fluo pour Julien qui l'éclairait avec son téléphone portable. Personne n'a vu arriver la Renault Kangoo.

Les hypothèses du drame

La traductrice traduit tous les échanges. Mais aussi le désarroi de José, légèrement blessé, qui a été placé en garde à vue quelques jours après l'accident sur l'autoroute. Quatre avocats de la partie civile soulignent la violence du choc, la vie mise entre parenthèses de Julien, sérieusement blessé aux jambes, la faute commise aux conséquences dramatiques et la mort de Laurent, père de 3 enfants. «Je ne peux accepter qu'il ne s'agisse que d'un simple concours de circonstances malheureuses. Il ne devait pas rouler sur la voie d'urgence, il a manqué de vigilance, il s'est probablement endormi pour faire un tel écart et percuter la voiture arrêtée». Le procureur, qui n'accable pas le conducteur portugais, demande 4 mois de prison avec sursis et 200 € d'amende. «Je ne fais qu'appliquer la loi pour ce manquement à la sécurité», explique-t-il, comme pour justifier la peine requise.
«On émet des hypothèses qu'on fait passer pour des fautes, lance Me Jean-Baptiste Alary qui défend le conducteur. Tout le monde a vu cette voiture arrêtée, sauf moi. Alors je me suis endormi. Mais je ne peux démontrer, non plus , que ce soir-là, j'ai été victime d'un malaise. On ne sait pas. Ce n'est pas de leur faute mais pourquoi ne se sont-ils pas mis en sécurité derrière le rail ? 20 minutes, c'est l'espérance de vie sur la voie rapide pour un piéton». Le tribunal l'a condamné à 3 mois avec sursis et à une amende de 200 €. Une autre audience est prévue le 7 décembre pour les intérêts civils du dossier.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/12/2123296-tue-sur-l-autoroute-pendant-qu-il-changeait-sa-roue.html

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