vendredi 12 juin 2015

Violences conjugales à Cazals : 14 mois de prison ferme

Patrick Farge, 58 ans a comparu hier devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales sur sa compagne. C'était sa cinquième audition pour des faits de même nature. Il a écopé de 24 mois de prison dont 10 avec sursis. Il est sorti du tribunal menottes aux poignets.
Violences physiques, psychologiques, rapports sexuels forcés, le calvaire de sa compagne a duré des années. Le 10 mai 2015, à Cazals, ç'en est trop. Il la gifle, lui donne un coup de bouteille sur le visage, prend le fer à repasser, menace, le jette à terre. Elle crie. Un voisin accourt, la met sous sa protection et alerte les gendarmes. Elle a rencontré Patrick Farge, dépressif, qui avait tenté de se suicider suite à une rupture, en se tirant une balle au visage. Elle s‘apitoie, tente de lui redonner confiance. Elle découvre au fil des jours une double personnalité, un homme à la fois charmant et diabolique. Il a l'alcool mauvais, ne prend pas son traitement depuis longtemps. «Pour quelle raison ?», questionne la présidente. «Les cachets avaient des effets indésirables. La nuit, ça me provoquait de l'énurésie», indique Patrick Farge. L'énoncé des agressions ne le perturbe pas. Il dit ne l'avoir jamais forcé sur le plan sexuel. Dans le déni, s'enferre. Il a fait d'elle «sa chose», l'isole, l'empêche de sortir, l'humilie, la traite de «connasse» devant la fille et les petits enfants de sa compagne, la menace de mort. Il se borne à dire que ses mots ont dépassé sa pensée. Elle tentera de fuir, il la retrouvera toujours. «Vous savez que les violences psychologiques sont pires que les gifles quand elles sont répétées, lance la présidente Béatrice Almendros. Il y a tout de même 4 mentions à votre casier judiciaire pour des faits de violence, toujours sur votre compagne». Un expert mentionne que son état justifie des soins et qu'il présente une dangerosité criminologique. Il est cependant, selon ce même expert, pleinement responsable de ses actes.
Sa compagne, pour sa part, est dans un état d'anxiété majeur et souffre d'un épuisement psychique, diagnostique un médecin. «Vous n'êtes jamais allé en détention. Vous savez ce que c'est ?», questionne la présidente. «Je vais reprendre mon traitement, ça ira mieux», répond le prévenu. «Cette situation de déni est insupportable. Il est ambivalent dans son attitude. Ce que veut sa compagne, c'est que soit mis fin à cette relation. Ce qu'elle craint, c'est de le rencontrer. Ces violences ont été très longues. Ma cliente demande 2 000 € de dommages et intérêts », indique Me Luc Mazars, avocat de la victime. Présente dans la salle, elle n'a pas souhaité s'exprimer.
«Vous n'avez pas de regard critique positif ou négatif sur vous-même ?», questionne la présidente. «C'est aux autres qu'il faut demander ça», répond Patrick Farge. «Mon client a souffert d'un abandon par sa mère. Il a eu du mal à construire une image de mère, et ensuite de femme», fait valoir Me Adeline Nesliat, avocate du prévenu. «Il n'a pas su se construire normalement. Il a une dépression très lourde et n'arrive pas à s'accepter. Ce dont il a besoin, c'est de soins psychiatriques», poursuit l'avocate.
Le tribunal a déclaré Patrick Farge coupable. Il a été condamné à 24 mois de prison dont 10 assortis du sursis. Il lui est interdit de rentrer en contact avec la victime et doit l'indemniser à hauteur de 2000 €. Et malgré une obligation de soins, il a été immédiatement envoyé en prison

http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/12/2122778-14-mois-de-prison-ferme.html

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