mercredi 15 juillet 2015

Menaces de mort sur policier : une automobiliste innocentée

Une conductrice était jugée la semaine dernière pour des menaces contre un autre automobiliste, policier de son état. Elle contestait. Le tribunal lui a donné raison.
À la barre du tribunal correctionnel de Toulouse, la quinquagénaire a l'air déroutée. «Je ne reconnais pas ce qui m'est reproché. Je ne comprends pas pourquoi je suis là», affirme-t-elle. Le 9 septembre dernier, prise dans un bouchon dans Toulouse, elle a eu une altercation verbale avec un autre automobiliste. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il est policier. Mais pas en service.
Selon le procès-verbal, la conductrice «était en colère et a frappé au carreau de la voiture de la victime. Il lui a alors montré sa carte de policier et elle lui a dit je vais te planter, mon mari est gendarme, je vais m'occuper de ta carrière», lit à l'audience le président du tribunal Henri de Larosière de Champfeu. La prévenue, une infographiste de 53 ans, ne conteste pas avoir quitté sa Citroën Xsara pour toquer à la vitre d'un autre conducteur : «Il venait de me faire une queue de poisson par la gauche. J'avais eu très peur.» Mais elle conteste la suite. «Je n'ai jamais proféré ces menaces ! Il s'est énervé, il m'a dit qu'il allait appeler la police.» Puis, explique-t-elle, «tout est allé très vite, un véhicule de la BAC a serré le mien sur le côté, et ils m'ont emmenée au commissariat…»
Le président semble résolu à la croire. «Je vais te planter, c'est un vocabulaire que tout le monde n'a pas…» Le policier, pourtant partie civile, n'est pas là pour donner sa version des faits. «Je suis mécontente et gênée», admet la procureure Mona Popescu. «Descendre de voiture pour toquer au carreau, ce n'est pas acceptable. Mais la victime, elle aussi, a eu un comportement inacceptable. Il ne respecte pas le code de la route et il montre sa carte de policier alors qu'il n'est pas en fonction.» Contre toute attente, elle demande la relaxe. Au soulagement de la défense, assurée par Me Hugo Bouillet. «Dire de telles choses alors que le policier venait de lui montrer sa carte ? Elle n'aurait jamais pris un risque pareil. D'autant que son mari n'est pas du tout gendarme !» Il demande même des dommages et intérêts pour sa cliente, au titre du préjudice moral. «Vous ne pouvez pas», lui rappelle le président. Il relaxe tout de même la prévenue et déboute la partie civile.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/15/2144017-menaces-de-mort-sur-policier-une-automobiliste-innocentee.html

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