vendredi 17 juillet 2015

Notre-Dame des Landes : décision aujourd'hui sur les recours des opposants

La justice va-t-elle valider ou annuler les arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes ? Les opposants à ce projet contesté doivent être fixés ce vendredi en milieu de journée.
Les principales associations contestant le transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique vers le bocage de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres, avaient saisi le tribunal administratif de Nantes en février 2014 contre quatre arrêtés environnementaux pris par le préfet de Loire-Atlantique quelques semaines plus tôt.

Ces arrêtés donnaient le feu vert au concessionnaire du futur site de 1650 hectares - Aéroports du Grand Ouest, filiale de
Vinci - pour détruire les zones humides et près de 100 espèces protégées, afin d'aménager et exploiter la plateforme aéroportuaire. Pour les opposants, cela se ferait au mépris de la réglementation en vigueur en matière d'environnement.

Lors de l'audience, le 18 juin, le rapporteur public (dont l'avis est généralement suivi par les juges administratifs) a préconisé le rejet des 17 requêtes émanant des principaux groupements d'opposants. Mais ces recours sont également soutenus par des associations de protection de l'environnement, des agriculteurs, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et des particuliers.

Si, comme attendu, ces recours sont rejetés, la décision pourrait alors clore la longue série judiciaire et politique de l'aéroport nantais.

Un projet très longtemps contesté

Car le projet de construction d'un aéroport dans la région ne date pas d'hier. Dès 1963, alors que la ville de Nantes continue de s'étendre, un premier projet est étudié. Le but: faire de Nantes-Saint Nazaire une métropole attractive capable de concurrencer Paris.
Début des années 70, la crise pétrolière ainsi que les premières contestations du monde agricole forcent les autorités à mettre le projet entre parenthèses.

Repris en 2000 par le gouvernement Jospin, le dossier est étudié par un syndicat mixte d'études créé pour décider la faisabilité du projet. Sept ans plus tard, la construction de l'aéroport du Gand Ouest est confirmée, en dépit du Grenelle de l'environnement qui préconise le gel de création de toute nouvelle structure aéroportuaire.

En 2008, un groupe de contestataires occupent la Zone d'Aménagement Différé (renommée Zone à Défendre par les opposants au projet) et y installent un campement repris par des mouvements anarchistes. Le campement devient le symbole d'un mouvement de contestation contre les institutions, les «zadistes». Mais les nombreuses dégradations des lieux et intimidations mécontentent les riverains. Les affrontements entre les manifestants et les forces de police sont violents et indignent la Ligue de Droits de l'Homme. Leur délogement donnera lieu à de nombreuses altercations avec la police en 2012 et 2013.

La contestation prend alors de l'ampleur, rassemblant écologistes, agriculteurs, et partis d'extrême gauche. Le 24 mars 2012, entre 3000 et 10 000 manifestants accompagnés de 200 tracteurs prennent alors d'assaut les rues nantaises, et deux agriculteurs entament une grève de la faim qui durera trois semaines. C'est en août 2013 que la contestation atteint son point culminant rassemblant entre 12 000 et 30 000 opposants au projet créant une chaîne humaine autour de la zone. 
Au début du mois de juillet, le mouvement rassemblait encore des milliers d'opposants au projet.

Juridiquement, les multiples recours judiciaires des opposants au projet ont jusqu'ici toujours été rejetés.

La décision du tribunal de nantes, qui ne devrait pas être connue avant la mi-journée selon les différentes parties, intervient au lendemain d'un jugement favorable aux opposants d'un autre projet vivement contesté, la construction d'un Center Parcs à Roybon en Isère..

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