Octuple infanticide: En attente du verdict, Dominique Cottrez «comprendrait d'être condamnée»

Le sort de cette femme de 51 ans est entre les mains des jurés. Dominique Cottrez, accusée d’avoir tué huit nourrissons juste après leur naissance, était jeudi midi dans l’attente de la décision de la cour d’assises du Nord, à Douai.
Dans leur plaidoirie, jeudi matin, ses avocats ont mis en avant la « détresse » de l’ancienne aide-soignante, dont les troubles névrotiques ont monopolisé les débats des derniers jours.

« Jugez-la selon sa pathologie »

« Si cette femme prenait du plaisir, on n’aurait pas retrouvé les corps, a tonné Me Frank Berton. Elle les conserve dans ce mécanisme du psychisme qui est complètement prisonnier. Elle se lève la nuit en hiver, pour aller couvrir les corps d’une couverture ».
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« Jugez-la selon sa pathologie, selon ce qu’elle est ! », a aussi plaidé Me Marie-Hélène Carlier. L’avocate avait eu des mots très durs mercredi soir après le réquisitoire du ministère public, qui recommandait aux jurés de condamner Dominique Cottrez à 18 ans de prison avec sursis.
Dans sa plaidoirie, Me Carlier a rappelé que, dans d’autres pays comme la Finlande et la Suisse, les femmes commettant des néo-naticides après un déni de grossesse sont parfois condamnées à de la prison avec sursis.
« L’avocat général est dans le déni du déni », estime Me Carlier. A l’audience les experts avaient toutefois rappelé que le cas de Dominique Cottrez ne correspondait pas scientifiquement à un déni de grossesse, puisque l’accusée était consciente d’être enceinte.

Elle demande pardon à ses proches

« Je comprendrais d’être condamné. On n’a jamais plaidé l’innocence, on a plaidé une détresse. Vous croyez qu’elle présente un danger, quand on vous demande de la juger pour ce qui s’est passé il y a un quart de siècle ? », s’interroge Me Berton, qui souligne que Dominique Cottrez n’avait que 26 ans lors du premier infanticide.
Sur l’enchaînement, « les experts sont venus nous dire qu’il n’y a rien de diabolique, c’est mécanique. Vous devez l’entendre », appuie l’avocat.
A l’issue des plaidoiries, Dominique Cottrez s’est levée, et a demandé pardon : à ses deux filles, à ses frères et sœurs, à ses petits-enfants, et le reste s’est perdu dans ses larmes.
Le jury s’est retiré peu avant 11H00. La décision est attendue dans l’après-midi.
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