jeudi 2 juillet 2015

Octuple infanticide : les troubles psychiques de Dominique Cottrez au coeur du verdict

Accepter les troubles psychiques de Dominique Cottrez est la clé pour comprendre les actes de celle qui a étranglé à mort huit nourrissons qu'elle venait de mettre au monde, ont plaidé ses avocats jeudi Le verdict est attendu dans la journée.
Dominique Cottrez va connaître sa peine aujourd'hui. Le verdict dans le procès de cette femme, accusée d'avoir tué huit nourrissons à leur naissance après avoir caché ses grossesses est attendu dans la soirée. "Je vous demande une peine équilibrée, suffisamment sévère mais suffisamment empreinte d'humanité", a déclaré mercredi Eric Vaillant, à l'issue d'un réquisitoire à deux voix -avec la magistrate Annelise Cau-, qui a duré un peu plus d'une heure demie devant la cour d'assises du Nord.
Dans sa quête d'une peine juste, l'avocat général a accordé "ce que l'ancien code pénal appelle les circonstances atténuantes" à l'accusée."Vous allez prendre en compte la personnalité de Dominique Cottrez, son hyper-fragilité, le fait qu'elle soit hyper-névrosée, vous allez retenir ses conditions de vie, ses troubles psychiques", a expliqué le magistrat en s'adressant directement au jurés. Tout en ajoutant immédiatement qu'en droit pénal, "l'extrême souffrance ne peut absolument pas être une excuse".
Sept préméditations retenues
L'avocat général a également indiqué avoir appuyé sa décision sur de précédents jugements, notamment l'affaire Lesage dans la Manche, où une mère a été condamnée à 15 ans de prison pour six infanticides. "L'explication d'inceste nous rassurait, mais nous endormait aussi", a souligné Eric Vaillant, revenant sur le rebondissement le plus spectaculaire du procès qui a vu Dominique Cottrez revenir sur ses accusations contre son père. Le parquet a retenu la préméditation pour sept des infanticides, mais, dans le doute, a considéré le premier cas comme un simple meurtre. Des actes "accomplis avec une certaine détermination, pleine conscience, organisation et sang-froid malgré tout", a noté de son côté Annelise Cau.
"Ces crimes, au plus ils se perpétuent, au plus ils deviennent inhumains" a poursuivi la magistrate, observant que de nombreuses questions restaient en suspens. Qui a enterré les deux premiers corps? Pourquoi personne ne voit rien? "C'est vrai en général, les maris ne voient pas", a-t-elle répondu. En introduction du réquisitoire, Eric Vaillant avait donné pour la première fois les prénoms donnés, récemment par la loi, aux huit nourrissons: Xavier, Hubert, Fleur, Ingrid, Alphonse, Mariette, Blandine, Judith, "une occasion de penser un peu différemment à ces bébés nés, ces bébés assassinés".
 

Aucun commentaire: