mardi 4 août 2015

Attentat déjoué à Villejuif : Sid Ahmed Ghlam téléguidé par des Français réfugiés en Syrie

Des jihadistes français vivant en Syrie, dont l'un est connu des services de police depuis 2001 et proche de Mohamed Merah, auraient "téléguidé" l'étudiant algérien Sid Ahmed Ghlam dans un projet d'attentat contre un église de Villejuif, finalement déjoué, en avril dernier.

Sid Ahmed Ghlam avait déjà affirmé aux policiers avoir agi sous l'influence de commanditaires de l'Etat islamique. Les informations publiées ce lundi par le Monde révèlent que le jeune étudiant algérien suspecté d'avoir préparé un attentat à Villejuif en avril dernier, aurait été téléguidé par des jihadistes français vivant en Syrie, dont Fabien Clain, connu des services de police et proche du clan Merah.

Pour arriver à identifier des commanditaires, les hommes de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont pu restaurer des fichiers de conversations effacés de l'ordinateur de Sid Ahmed Ghlam et décrypter les instructions très précises qui lui avaient été envoyées, notamment pour récupérer des armes.
Des consignes très précises pour récupérer des armes
L'une d'elle, relayée par Le Monde, lui indique comment récupérer des armes dans une voiture volée sur un parking d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : "Tu vas trouver sur cette rue une sandwicherie qui est dans un angle. (...) Tu regardes parmi les voitures garées là, et tu cherches une Renault Mégane. (...) Tu regardes sur la roue avant droite, tu vas trouver les clés posées dessus. (...) Tu ouvres, tu récupères le sac et tu vas le ranger dans ta voiture. (...) Une fois que c'est fait tu vas garer ta voiture plus loin et tu la laisses, tu reviendras la récupérer demain matin. (...) Met des gants quand tu touches la voiture. (...) Le paquet, c'est ce que tu as besoin pour travailler. Quand tu as récupéré le sac, envoie-moi un message."
Une autre, indiquant à Sid Ahmed Ghlam de se rendre dans un garage de Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) pour récupérer une deuxième voiture afin d'y cacher son arsenal, s'est avéré plus précieuse pour les enquêteurs puisqu'elle leur a donné un surnom et un prénom : "Quand tu arrives là-bas, tu demandes à parler à Rabi. Dès que tu le vois tu lui dis : "Je viens de la part de Vega et Thomas pour récupérer la BMW 318"."
Sous le nom de Vega se cache en fait Macreme A. Lui et son acolyte Thomas M., originaires de Seine-Saint-Denis, sont tous les deux partis en Syrie début 2015, sous l'influence de Fabien Clain, un Toulousain d'origine réunionnaise âgé de 36 ans qui aurait joué un rôle dans leur endoctrinement.
Fabien Clain, proche de Merah, déjà condamné pour avoir acheminé des jihadistes en Irak
Connu des services de police, ce Français apparaît dès 2001 dans le radar de l'antiterrorisme indique Le Monde. Il a fondé avec son frère Michel un groupe salafiste, et rencontré plusieurs fois des proches de Mohamed Merah lors de réunion organisée à Artigat, dans la ferme d'un Français d'origine syrienne surnommé "l'Emir blanc". En 2009, il est condamné à 5 ans de prison pour avoir animé une filière d'acheminement vers l'Irak. Aujourd'hui il aurait rejoint les rangs de l'Etat islamique.
Trois autres personnes connectées à d'anciennes cellules jihadistes ont été mises en examen, dont Rabah B., soupçonné d'avoir organisé la livraison des armes cachées dans la Mégane. Les deux autres n'ont pas été impliquées dans des affaires de terrorisme mais ont des relations dans la nébuleuse jihadiste française.

Aucun commentaire: