mercredi 19 août 2015

Deux ans de prison, dont un avec sursis, pour le Montbéliardais qui avait agressé un surveillant de prison dans un bus en juillet dernier

LA SCÈNE, HEUREUSEMENT, a été intégralement filmée par la caméra de vidéosurveillance embarquée à bord du bus. Difficile donc d’en contester le contenu. Aussi, les dénégations d’Abdoulaziz Moctar, 34 ans, poursuivi, hier, devant le tribunal correctionnel de Montbéliard pour avoir agressé un surveillant de prison, le mardi 28 juillet dernier, entre 13 h 45 et 15 h, à bord d’un bus de la CTPM-Keolis (nos précédentes éditions) sont-elles restées très limitées. Le prévenu a juste contesté d’avoir levé son poing à hauteur du visage de sa victime. Un détail en réalité comparé à l’enchaînement de violences que le mis en cause va infliger à ce passager tranquillement installé à l’arrière du bus, écouteurs de MP3 vissés sur les oreilles, et dont le seul tort, d’après le parquet et la victime elle-même, est de porter un uniforme de surveillant de prison. À 46 ans, «dont vingt passés dans la pénitentiaire sans avoir jamais connu le moindre problème», comme le souligne son avocat Me Jean-Baptiste Euvrard, il sort du travail et rentre paisiblement chez lui. Il ne comprend pas tout de suite que c’est à lui que l’on s’en prend

Pour un bonjour

Mais Moctar, comme il le répète au président Edgar Pallières conformément aux déclarations qu’il a faites aux policiers lors de sa garde à vue, n’a pas supporté que son interlocuteur ne réponde pas à son bonjour! Ça l’a énervé. D’où le crachat, suivi de plusieurs coups de poing et coups de pied qu’il a portés, aidé activement par son copain, sur le malheureux fonctionnaire de l’administration pénitentiaire tiré des griffes de son agresseur par l’arrivée des services de sécurité alertés par la conductrice du bus! Tant de violences pour un bonjour? «Soyons sérieux!», réplique Me Armelle Pontvieux, qui assure la défense d’Abdoulaziz Moctar et qui souhaite éclairer le tribunal sur les raisons qui ont motivé cet accès de violence : «Moctar ne conteste pas les violences, mais les circonstances de leur accomplissement. Il voulait obtenir des explications de la part de ce surveillant qui, comme il vient de vous le dire, lui a mené la vie dure en prison. Il a d’abord tenté de discuter avant de passer à la violence». La défense, tout comme le vice-procureur Lionel Pascal, qui requiert trois ans de prison, dont deux assortis de sursis avec mise à l’épreuve comprenant notamment une obligation de soins, reconnaît que le prévenu a un problème avec la violence et qu’il convient de le traiter en priorité. Le tribunal condamne Moctar à deux ans de prison, dont un avec sursis mise à l’épreuve comprenant une obligation de soins, d’indemniser la victime et de trouver un travail. Il ordonne son maintien en détention et le condamne à verser 1.000 € de dommages et intérêts à sa victime qui, par la voix de Me Euvrard sollicitait 2.500 €.

http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2015/08/18/deux-ans-de-prison-dont-un-avec-sursis-pour-le-montbeliardais-qui-avait-agresse-un-surveillant-de-prison-dans-un-bus-en-juillet-dernier

Aucun commentaire: