lundi 14 septembre 2015

Assises: le beau-père et la mère de Manoushka

Elle a 4 ans et gardera de profondes séquelles des coups "extrêmement violents" reçus au crâne un matin de novembre 2012 à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). La mère et le beau-père de cette petite fille maltraitée, Manoushka, ont rendez-vous mardi avec les assises de Créteil. Quand les policiers arrivent chez cette famille pour des soupçons de maltraitance le 27 novembre 2012, la fillette, un an et demi, gît sur la table du salon, à demi-inconsciente, prise de convulsions et de vomissements.

Sur son visage et son corps, des hématomes, qui s'aggraveront avec le temps, signe --comme le relève un médecin-- que les violences remontent à quelques heures à peine.
Le logement de Fontenay-sous-Bois semble bien tenu, sauf la chambre de Manoushka, qui sert de buanderie. Son beau-père, un chômeur aujourd'hui âgé de 23 ans, est nerveux. Sa mère, une vendeuse en boulangerie de 27 ans, distante.

Verdict du scanner: le bébé souffre d'un traumatisme crânien très important avec fractures osseuses, engagement cérébral et de nombreux hématomes dans le cerveau."Pas compatible avec une chute", assure un médecin, qui conclut à "des traumatismes répétés de coups" et un probable "mécanisme de secouement".
Manoushka présentera "sans aucun doute" des séquelles au niveau intellectuel et comportemental et probablement aussi sur les plans moteur et physique, notamment de sa capacité visuelle, certifient les experts qui l'ont examinée."Je m'en fous de Manoushka, mais pas au point de la taper", affirme le beau-père aux policiers.

Selon sa version, la fillette est tombée de son lit en son absence. Il évoque aussi des bousculades avec les deux fils de sa compagne (6 et 4 ans), un coup de patte de sa chienne ou des griffures de chats pour expliquer les ecchymoses. Au gré des interrogatoires, il finit par avouer, avant de se rétracter, avoir "bousculé" la petite fille et concède des coups "pour rigoler, pas pour faire mal" ou des "petites frappes", mais "pas fort". Il dit aussi avoir secoué Manoushka la veille, à trois reprises, au cours d'une dispute conjugale. Elle avait alors cessé de pleurer.

Il sera jugé pour "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente" et "violences habituelles". Devant les policiers, la mère, trois enfants de deux pères différents, défend son compagnon --dont elle est alors enceinte, trois mois après l'avoir rencontré via un site internet-- et charge le père de la fillette. Elle sera jugée pour ne pas avoir porté assistance à sa fille.
Verdict jeudi.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/14/97001-20150914FILWWW00143-assises-le-beau-pere-et-la-mere-de-manoushka.php

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