Bedos/Morano s’affronteront ce lundi au tribunal de Nancy

C’est le combat de la rentrée et il y a du KO dans l’air. L’affrontement est programmé pour ce lundi à 13 h 30. L’une des salles de la cité judiciaire de Nancy fera office de ring. A ma gauche, « Rocky Bedos », un poids lourd de l’humour et de la provocation. Avec plus de 80 ans au compteur, son jeu de jambe n’est peut-être plus tout à fait ce qu’il était, mais son punch est intact, son engagement politique toujours total et son sens de la répartie fait toujours frémir ses adversaires.
Cela n’a toutefois pas fait reculer, celle qui se trouve à ma droite : « Batling Morano », poids lourd également de la provocation, mais dans le domaine politique. Elle a la réputation d’encaisser les coups sans aller au tapis et de cogner dur.
C’est à elle, ex-ministre sarkozyste et tête de turc des Guignols de l’info, que l’on doit cet affrontement titanesque entre deux grandes gueules de la République. Nadine Morano n’a en effet pas supporté quelques saillies plus ou moins drolatiques balancées par Guy Bedos lors de son spectacle du 11 octobre 2013 à Toul.
L’humoriste, il est vrai, n’y était pas allé de main morte, traitant la politicienne de « conne » et de « salope ». D’où une action en justice et aujourd’hui un procès.
Guy Bedos sera jugé par le tribunal correctionnel de Nancy pour « injures publiques envers un corps constitué, un fonctionnaire, une personne dépositaire de l’autorité publique ou un citoyen chargé d’un service public ». Il risque un maximum de 12 000 € d’amende. Sans compter d’éventuels dommages et intérêts à verser à son adversaire du jour.

Présents tous les deux

Le comédien devrait être présent à la barre. Ce n’est pas une certitude. Mais début juillet, lorsque cette affaire avait été évoquée brièvement une première fois devant le tribunal, l’avocat nancéien qui représentait ses intérêts, avait indiqué que Guy Bedos comptait bien venir à Nancy pour faire face aux juges… et à Nadine Morano. Car la députée européenne qui rêve actuellement d’être la candidate républicaine à la prochaine présidentielle, a assuré à plusieurs reprises qu’elle serait présente au tribunal.
Elle devrait tenter de brandir l’étendard de la lutte des femmes contre le sexisme. De l’autre côté de la barre, Guy Bedos devrait invoquer la liberté d’expression et le droit à la satire. Ça, c’est pour le fond. Sur la forme, il devrait y avoir du spectacle. Et un paquet de monde dans la salle pour le regarder.

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