mardi 29 septembre 2015

Trafic de stups : 35 prévenus jugés à Nancy

Nancy. Trente-trois hommes et deux femmes, principalement des ressortissants albanais et de l’ex-Yougoslavie, sont jugés depuis ce lundi et jusqu’au 9 octobre par le tribunal correctionnel de Nancy, dans le cadre d’une affaire JIRS (juridiction interrégionale spécialisée). Cinq des vingt-deux présents sont détenus. Les autres, placés sous contrôle judiciaire ou à l’encontre desquels court un mandat d’arrêt, sont dans la nature.
Ces prévenus sont poursuivis pour un trafic de stups – héroïne et cocaïne par centaines de kilos selon le parquet – dans la région de Saint-Louis (68), des Trois-Frontières (France, Suisse, Allemagne). Ouverte durant le second semestre 2010, l’enquête, avec de multiples surveillances physiques, écoutes et sonorisations, a débouché sur une gigantesque vague d’interpellations, le 16 octobre 2012.
Ces arrestations ont nécessité le concours de plusieurs services de la Police aux frontières, du RAID, du GIPN, de l’OCRIEST (Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et l’emploi d’étrangers sans titre) et d’équipes cynophiles. Au fur et à mesure des perquisitions, les enquêteurs ont collecté 8,5 kilos d’héroïne et de cocaïne, 50 kilos de produits de coupe et d’importantes sommes d’argent. Les prévenus encourent dix ans de prison, ceux qui sont en récidive le double.

« Et ces travaux ? »

Le procès a cependant déjà pris un peu de retard. Estimant ne pas pouvoir travailler dans « de bonnes conditions », certains avocats ont en effet déposé une demande de renvoi du procès.
« Lors de la dernière audience, le 3 août, le ministère public a demandé et obtenu le renvoi du procès en assurant que les conditions techniques de la salle d’audience étaient indignes, que des crédits avaient été débloqués et que d’importants travaux allaient être effectués », a souligné Me  Frédéric Berna, à qui Mes  Laprévotte et Schmitt ont emboîté le pas. « Quels sont ces travaux ? Ils n’ont pas été faits. On a installé il y a deux jours la cabine pour les traducteurs, cabine qui existait déjà, et une table supplémentaire pour le parquet. C’est tout. On se moque de nous, tout cela pour contourner les délais en matière de détention provisoire ».
Les avocats avancent également que les deux pupitres sur lesquels ils posent leurs documents quand ils plaident ont disparu et, alors qu’ils sont vingt robes noires à intervenir lors de ce procès, ils ne disposent que de quatorze chaises…
Le tribunal n’a pas donné suite à cette demande de renvoi mais les avocats, qui ont demandé à leur bâtonnier, Me Philippe Guillemard, de venir faire le tour du propriétaire, ont obtenu satisfaction : durant la pause de midi, les deux premières rangées de sièges réservés au public ont été déboulonnées et remplacées par des tables…

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/09/29/trafic-de-stups-35-prevenus-juges-a-nancy

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