mercredi 23 septembre 2015

Trois jours pour juger la mort d'un bébé

C'est un lourd procès qui s'ouvre à partir de ce matin et jusqu'à vendredi soir devant la cour d'assises du Tarn. Celui de la mort d'un bébé, victime innocente des coups portés par son père. Kévin Tailame, 24 ans, de Castres, comparaît pour des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur, à savoir son bébé de 4 mois. Il est aussi poursuivi pour des violences aggravées. Il sera défendu par Me Jean-Baptiste Alary. Lors de l'instruction du dossier, il n'y avait pas de constitution de partie civile.
Le 1er octobre 2012, le commissariat de Castres reçoit une demande du parquet de Castres pour une suspicion de maltraitance concernant un nourrisson de 4 mois. La petite Savannah, en réanimation à Toulouse Purpan, présentait des blessures sur le crâne, des fractures de côtes, des ecchymoses au thorax et sur le visage. Elle succombera à ses blessures, le lendemain, le jour même où ses parents seront interpellés et placés en garde à vue.
Commence alors une longue enquête au sein de la famille. La mère, placée sous curatelle, a eu un premier enfant âgé de 4 ans à l'époque des faits, qui a été placé à l'âge de 10 jours. Elle affirme aux policiers ne rien savoir des blessures de son bébé. Kevin, le père, déclare rapidement avoir fait accidentellement tomber sa fille en la remettant au lit, un matin, et sa tête a heurté violemment le sol. Les côtes fracturées ? En tombant, le bébé a heurté son genou. Mais le médecin légiste a également mis en avant des fractures plus anciennes que le père n'explique pas.

Faire taire le bébé

Le père et la mère sont aussitôt mis en examen mais c'est au cours de l'instruction du dossier, qu'il donnera une autre version. Kévin Tailame reconnaît avoir frappé le bébé, dans la nuit du 28 au 29 septembre 2012 . Il avoue également d'autres violences. Il confie, qu'excédé par ses pleurs, il devenait brutal et consommait beaucoup de cannabis. Cette terrible nuit, vers 3 heures du matin, il s'est déchaîné sur le bébé qui hurlait. Il aurait consommé beaucoup de drogue , précise-t-il aux enquêteurs. Il a giflé le bébé, lui a porté un premier coup derrière la tête puis d'autres sur le corps et le visage. Mais ce n'est que vers 11 heures, qu'inquiet en écoutant les râles de son enfant, qu'il a alerté le Samu. Il a rapidement mis hors de cause la mère de l'enfant qui a fait l'objet d'un non-lieu au cours de l'instruction.
L'enquête a mis en avant la volonté d'un jeune père très investi dans son rôle, souvent seul à s'occuper de tout. Sa compagne, sourde avec un niveau intellectuel très limité, n'aurait jamais intégré son rôle de mère. Il en est ressorti que l'intention du père n'était pas de donner la mort à son enfant mais de la faire taire.

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