Cela émane d’une proche, d’une quinquagénaire de Toul qui « aimait bien » le jeune couple et qui l’a pris sous son aile. Elle a d’abord connu Mickaël D. C’était un ami d’enfance de son fils. Elle lui a servi de confidente. Voire de deuxième mère.
Elle a ensuite été à ses côtés lorsqu’il s’est installé avec sa compagne, Hélène L. D’abord à Toul. Puis à Mont-le-Vignoble, un village du Toulois où le couple avait déménagé et s’était isolé. « On vous a tendu des mains pour vous aider et vous avez refusé ! Pourquoi ? », questionne la confidente du couple. Des trémolos dans la voix. Car elle reste « choquée » par ce qui est arrivé à la petite fille du couple, Lilou. L’enfant est décédé dans sa chambre surchauffée par la canicule le 19 juin 2013 à l’âge de 9 mois. Ses parents ne s’en sont pas occupés pendant une quinzaine d’heures. Et elle est morte de soif.
Ce lundi, au deuxième jour du procès, les deux grands-mères de la petite Lilou sont venues dire, à la
barre, leur incompréhension face à ce drame. L’une est affectueuse. L’autre distante et froide.
Mais toutes deux se rejoignent pour dire qu’elles ne pensaient pas que la petite Lilou était en danger avec ses parents. Les grands-mères s’étaient pourtant bien rendu compte que le couple se déglinguait de partout. Car leur maison était dans un état de désordre et de saleté phénoménal. « J’étais devenue une cas soc’», concède d’ailleurs crûment Hélène L.
« On a essayé de faire bien mais on a mal fait… »
Face à cette déchéance, une des grands-mères et la confidente du couple ont prodigué des conseils. En particulier ne pas oublier de nourrir la petite Lilou le matin aux alentours de 7 h. Les médecins ont également insisté sur ce point. « Mais jamais ou quasiment jamais vous ne l’avez fait ! Je ne dis pas que vous avez voulu tuer votre enfant mais vous avez été super entêtés dans cette histoire ! », souligne Me Grégoire Niango, avocat de la partie civile.Son attaque s’adresse plus particulièrement à Hélène L. Car le 19 juin 2013, aux environs de 8 h, elle est entrée dans la chambre de sa fille. Elle avait entendu « un petit chouinement » de la part de l’enfant. Mais, au lieu de lui donner à manger et surtout à boire, elle lui a mis sa tétine dans la bouche. « C’était juste le temps de lui faire un biberon », assure l’accusée. Mais il n’y a jamais eu de biberon. Et le bébé a été retrouvé mort dans son lit à midi et demi.
« La tétine, c’était une technique pour rendormir l’enfant et pour être tranquille », accuse l’avocat général, Cédric Laumosne. « Non », conteste Hélène L. qui ne se laisse pas faire, ni impressionner. Contrairement à son ex-compagnon qui sanglote et bafouille : « On a essayé de faire bien mais on a mal fait… » Cela n’empêche pas, au contraire, la présidente Hologne de lui passer un savon : « Vous n’avez pas l’air de vous être posé beaucoup de question sur comment on élève un enfant ! Ce n’est pas un petit animal ! » Malheureusement. Car le chien du couple a, lui, survécu à la canicule. Verdict attendu ce mardi en fin de journée.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/10/06/lilou-ne-meritait-pas-ca
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