mardi 6 octobre 2015

Bébé mort secoué dans les Landes : les parents s'expriment à la barre

Ce mardi matin, la cour d'assises des Landes a commencé à entendre le jeune couple de Tyrossais accusé d'avoir provoqué la mort de leur petite fille de six semaines à force de l'avoir trop secoué, en mars 2012.
Le père Anthony Nogueira, 26 ans, poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur un enfant et par ascendant encourt une peine de trente ans de réclusion criminelle.  La mère Annabelle Babet, 25 ans, est accusée pour non-assistance à personne en danger et risque cinq ans de réclusion criminelle.

"Votre fille pleurait longtemps? "

Lui est fils unique. Il a grandi à Soustons puis Saint-Vincent-de-Tyrosse. "Il n'y a jamais eu de souci particulier. Et j'ai toujours bossé", explique-t-il. Après un CAP de menuisier en 2007, il rejoint l'entreprise paternelle. Anthony Nogueira a connu sa compagne sur les bancs de l'école primaire. Ils reprennent contact après le collège. Ils sont ensemble depuis six ans. Leur petite fille est désirée mais ils reconnaissent qu'elle arrive un peu peu plus vite que prévu.
"On vous a appris à manipuler un nourrisson ?", demande la présidente Hélène Bui-Van. "Pas grand-chose. A la maternité, on m'avait dit qu'il fallait maintenir la tête". "Et les bébés secoués, vous en aviez entendu parler ?" "Non, jamais" "Vous vous doutiez qu'un bébé qui pleure longtemps pouvait être exaspérant ?" "Non". "Votre fille pleurait longtemps ?". "Très longtemps".

"D'ordinaire, je suis calme"

Les questions évoquent alors les secousses elles-mêmes. "Combien de fois avez-vous secoué votre fille ?", demande la présidente. "Trois, quatre, peut-être cinq. Je ne sais plus", répond le père. "La tête était-elle maintenue ?" "Non" "Comment bougeait-elle ?" "D'avant en arrière". "Et cela n'a jamais fait tilt chez vous ?" "Non" "On vous l'avait pourtant dit qu'il fallait tenir la tête ?" "Sur le coup, j'y pensais pas". Malgré les remontrances et l'ultimatum de sa femme - "Si tu continues à la secouer comme ça, je pars chez ma mère !" -, Anthony Nogueira continuera.
Ces remontrances, les risques d'une telle pratique, les pleurs qui provoquent l'énervement du papa... Le couple n'en parle pas. Ou alors si peu. Il n'en parle ni à la famille, ni au pédiatre. Anthony Nogueira se décrit lui-même comme "peu bavard, renfermé, ayant des difficultés à montrer ses sentiments. D'ordinaire, je suis calme mais avec la fatigue, je peux vite m'énerver".
Ce mardi après-midi, la cour entend les médecins qui ont examiné le nourrisson. Mercredi, ce sera au tour des parents, de la famille et des personnels médico-sociaux. Le verdict est attendu ce jeudi.

http://www.sudouest.fr/2015/10/06/affaire-du-bebe-secoue-40-on-vous-l-avait-pourtant-dit-qu-il-fallait-tenir-la-tete-d-un-bebe-2146158-3539.php

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