mardi 20 octobre 2015

Vesoul : Préméditation ou geste passionnel ?

Vesoul. Mardi 2 avril 2013, 14 h 15. Joël Fricker, 25 ans, se présente à la gendarmerie de Vesoul pour se dénoncer du meurtre de son ex-compagne. Il vient de la laisser pour morte à Navenne, dans la maison des parents de la victime, où il lui a donné un coup de couteau au thorax avant d’essayer de l’étrangler.
Informés, les policiers vésuliens se déplacent à l’adresse indiquée par le jeune homme. Là, ils découvrent son ex-compagne vivante, entourée par les pompiers. Elle est en état de choc, mais ses jours ne sont pas en danger.
Que lui est-il arrivé ? Séparée de Joël Fricker depuis environ un mois, elle se trouvait chez ses parents en début d’après-midi quand il s’est présenté pour avoir une explication au sujet de leur rupture. Ils se sont disputés, il a sorti un couteau et a frappé la jeune femme au sternum. Mais la lame en céramique s’est brisée net : la victime n’a pas été gravement blessée. Son agresseur l’a ensuite étranglée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Quand elle s’est réveillée, il avait déjà quitté les lieux, persuadé qu’il l’avait tuée comme il l’a déclaré aux gendarmes en se rendant.
Cette scène sera au cœur du procès d’assises qui s’ouvre ce mercredi à Vesoul. Joël Fricker, placé en détention provisoire depuis les faits, est poursuivi pour « tentative d’assassinat », ce qui signifie que la préméditation a été retenue à son encontre.

« Lui faire peur »

Tout l’intérêt des débats devrait porter sur ce point : l’accusé avait-il prévu de tuer son ex-compagne en allant la voir ? Dans le dossier, deux éléments peuvent faire pencher la balance dans ce sens. Des SMS menaçants d’une part, mais aussi le couteau. Joël Fricker a d’abord soutenu l’avoir trouvé sur les lieux de l’agression. Il aurait finalement admis avoir récupéré l’arme la veille à Morteau, où il habitait avec la victime avant leur rupture.
Pour autant, « il dit qu’il n’a jamais eu l’intention de tuer son ex-compagne, mais de lui faire peur », relaie l’avocate de l’accusé, Me Catherine Bertholde. « Il n’avait jamais été violent physiquement avec elle avant ça, et il s’en veut terriblement de ce qui s’est passé. »
Joël Fricker et la victime étaient ensemble depuis un peu plus de sept ans au moment des faits. Après une première rupture, ils s’étaient retrouvés et avaient eu un enfant. Lors de leur deuxième séparation, le jeune homme a soupçonné la victime d’avoir une liaison. La jalousie l’a-t-elle poussé à passer à l’acte ? C’est cette thèse du geste passionnel, accréditée par une expertise psychologique, que l’accusé devrait mettre en avant pour sa défense.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2015/10/20/premeditation-ou-geste-passionnel

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