En prononçant des sanctions allant de 2 à 15 mois avec sursis, et de 400 à 4.000 euros d'amende, le tribunal est allé en deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé des peines allant jusqu'à un an de prison ferme à l'encontre de ces salariés de la société Europe Handling Roissy (EHR).
"C'est un véritable soulagement : les juges ont tenu compte de la personnalité de ces hommes, insérés et pères de famille", qui avaient tous un casier judiciaire vierge, s'est réjouie Malika Larbi, avocate de l'un des agents de piste, qui encouraient jusqu'à sept ans de réclusion.
"On surveillait pendant que les anciens volaient, puis on se mettait à voler à notre tour"
Lors des plaidoiries, les avocats de la défense avaient aussi fait valoir le manque de preuves matérielles, alors que 3.600 vols avaient été recensés par Air France sur la période concernée, pour un préjudice évalué à 176.000 euros.
A la barre, l'ensemble des bagagistes ont reconnu de petits larcins, ou avoir joué les guetteurs. Et fait leur mea culpa, tout en incriminant leur employeur, responsable, selon eux, d'un système de vol généralisé.
"Quand j'ai commencé, on nous disait, « si vous ne surveillez pas, vous n'aurez pas de CDD, pas de CDI » . C'est comme ça qu'on se faisait aimer: on surveillait pendant que les anciens volaient, puis on se mettait à voler à notre tour. Et ça continue", a lancé au tribunal l'un des prévenus, qui avait intégré l'entreprise en 1999.
Argent liquide, parfums, vêtements de luxe, ordinateurs ou appareils photo: ils ont raconté comment ils volaient dans les soutes des avions moyen-courrier, tantôt protégés par un guetteur, tantôt cachés derrière un "mur de valises". Le tribunal de Bobigny leur a par ailleurs interdit d'exercer de nouveau la profession d'agent de piste.
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