mercredi 18 novembre 2015

Assises de la Charente à la mi-journée : le témoignage de l'adjudant

Le 26 juin 2012, le hasard fait croiser la route du gendarme Sylvain Morin avec celle du tueur.
"Sans vous, on ne serait certainement pas ici", insiste le président de la cour d'assises Stéphane Rémy. Ce mercredi matin, après le témoignage bouleversant de la femme de ménage de la victime, Claude Tavernier, et du directeur technique des pompiers devant la cour d'assises, l'adjudant-chef de gendarmerie Sylvain Morin a été appelé à la barre.
Le coup d'oeil qu'il a jeté dans son rétroviseur le soir du crime, le 26 juin 2012, est une providence. Grâce à lui, l'enquête s'est rapidement orientée vers Mathieu Buelens, ex-gendarme. Ce 26 juin, l'adjudant, en route vers la brigade de Barbezieux, aperçoit un homme en tenue sortir de la propriété de Claude Tavernier, avenue Vergne. "J'ai regardé l'heure, il était exactement 19h57", explique-t-il. La tenue attire son attention. "Je n'ai pas cherché à savoir qui c'était, ni pourquoi un gendarme se trouvait précisément là. Je n'ai d'ailleurs pas pu voir son visage." Mais le militaire est formel sur un point : "La tenue était complète. Un polo, un pantalon et des chaussures d'intervention."
Une contradiction avec les déclarations de l'accusé qui raconte avoir l'habitude d'enfiler seulement un polo siglé gendarmerie lors de ses visites chez Claude Tavernier, pour qu'elle "le reconnaisse". Jamais une tenue complète. Le président de la cour demande à ouvrir les scellés afin de montrer les baskets soit-disant portées le soir du crime par Mathieu Buelens. L'adjudant Morin ne les reconnaît pas. "Il avait des chaussures montantes de gendarme. Je suis catégorique." Pour l'accusé, ce désaccord laisse planer un doute capital dans le procès : celui de la franchise de ses déclarations.
"Monsieur Buelens, est-ce que Claude Tavernier savait que vous n'étiez plus gendarme ?", demande l'avocat général Claude Vidalie. "Oui, je lui ai dit lors de ma première visite le soir du 26 juin 2012", répond-il. "Nul ne pourra le confirmer", note l'avocat général.
Ce mercredi après-midi, la personnalité de la victime sera abordée.

http://www.sudouest.fr/2015/11/18/assises-de-la-charente-a-la-mi-journee-le-temoignage-de-l-adjudant-2189829-813.php

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