mercredi 18 novembre 2015

La garde d'enfants finit à coups de fusil sur une voiture

Une famille ariégeoise s'est retrouvée assignée hier au tribunal de grande instance de Foix, après s'être disputée autour de la garde de ses enfants. Le ton était en effet monté jusqu'à des tirs d'arme à feu «involontaires» sur une voiture.
Lorsque les gendarmes arrivent dans cette maison de la basse Ariège, ce soir d'août, la situation a déjà bien dégénéré. Georges (1), le père de famille, dans l'impossibilité de garder ses deux enfants quelques jours plus tôt, les avait alors ramenés au domicile de leur mère. Mais cette nuit-là, il souhaite les récupérer et sonne chez son ancienne compagne. Celle-ci refusant de les lui laisser, le ton monte et Georges s'emporte. Avec neuf condamnations antérieures sur son casier judiciaire, le père de famille est déjà bien connu de la justice. Il a notamment effectué de la prison pour violence avec usage d'arme.
Le conflit s'accélère rapidement puisque Lola (1), la mère des enfants, n'est pas seule. Yoan (1), son cousin, est là. Pour intimider Georges, Yoan s'empare d'un fusil et menace l'ex-compagnon de sa cousine. «Tire-moi dessus si t'es un homme !», s'emporte alors ce dernier, sur le pas de la porte. «J'ai tiré à terre pour le faire partir», déclare Yoan à la barre. Hier, il était le seul à se présenter devant le tribunal, les deux autres protagonistes n'ayant pu ou voulu se déplacer. Erreur de cible ou mauvaise manipulation, les tirs finissent, non pas au sol, mais dans un véhicule garé à proximité. On relève neuf impacts, l'automobile est inutilisable. «J'ai tiré involontairement sur la voiture mais je m'engage à la réparer», confie le prévenu.
«C'est une affaire qui aurait pu mal se terminer», insiste le procureur Claude Cozar dans son réquisitoire, rappelant le passé judiciaire de Georges, un individu «particulièrement craint». Il n'en est «pas à son coup d'essai» et a déjà été violent envers les deux cousins et la compagne de Yoan. Il a également menacé et outragé les autorités dépêchées sur place pendant cette fameuse soirée.
Le procureur a donc requis trois mois de prison ferme à son encontre. En revanche, mettant en avant les casiers peu chargés du tireur et de sa cousine, il a demandé une condamnation avec sursis pour ces deux derniers. Le tribunal a suivi ces réquisitions à la lettre : trois mois fermes pour l'ex-conjoint, deux mois de prison avec sursis pour la mère et son cousin. Le tireur devra par ailleurs s'acquitter des frais de réparation du véhicule endommagé.
(1) Les prénoms ont été changés.
 

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