jeudi 19 novembre 2015

Les braqueurs avaient séquestré un client du bureau de tabac

Abdenaceur Nassamou, Redah Ayachine et Sébastien Cheneval ont été condamnés par la cour d'assises de Toulouse pour le braquage d'un bureau de tabac en janvier 2013
Les braquages des buralistes défrayent depuis de nombreux mois la chronique. Abdenaceur Nassamou, 39 ans, Redah Ayachine, 34 ans, et Sébastien Cheneval, 32 ans, sont jugés depuis lundi devant la cour d'assises de Toulouse pour le braquage d'un bureau de tabac, situé route de Narbonne à Toulouse, le 25 janvier 2013. Il est cinq heures trente ce matin-là lorsque les trois hommes se postent en face du bureau de tabac dans un fourgon blanc, volé quelques jours plus tôt. Un premier client, Jean-Claude, 67 ans, souffrant de problèmes cardiaques, est séquestré dans le véhicule. Une demi-heure plus tard, le gérant est à son tour attaqué et séquestré dans sa boutique par deux des braqueurs armés d'un fusil à pompe et encagoulés. Le troisième braqueur arrive avec le premier otage et le trio dévalise la réserve du magasin. Préjudice : 25 000 € de cigarettes, 5 500 € en espèces et des friandises. Appelées à la barre, les deux victimes, encore traumatisées, racontent leur calvaire. «J'ai cru que j'allais mourir», témoigne Jean-Claude. Grégory, le buraliste, décrit le même sentiment. «À tout moment on se dit que ça peut s'arrêter là. J'ai pensé à tous mes proches». Interpellés dans le cadre d'une autre affaire, les trois accusés ont toujours nié les faits lors de l'enquête, malgré la découverte d'une partie du butin au domicile de Redah. Au premier jour d'audience, Redah et Sébastien reconnaissent finalement leur rôle dans le braquage. «On n'avait qu'un but, prendre l'argent gentiment et repartir. Ça s'est bien passé, il n'y a pas eu de violence» affirme Redah. La partie civile bondit. «Non ça ne s'est pas bien passé du tout !» Me Soler, avocat des victimes regrette «le manque de vérité totale». Abdenaceur quant à lui continue à nier les faits. Ses deux co-accusés refusent de le mettre en cause. Peu importe pour l'avocat général Senat, qui, dans son réquisitoire rappelle les éléments à charge. Il décrit le rôle de Redah comme le cerveau de l'opération. Il requiert 12 ans de réclusion contre Redah, 9 ans contre Sébastien et 5 ans de prison contre Abdenaceur. Me Etelin, avocat de Sébastien, s'interroge sur la prison, «où le rapport de force et l'illégalisme sont permanents». Me Diaka exhorte la cour d'être «résolument optimiste», dans une première plaidoirie aux assises pleine d'humanité et d'espérance. Mes Patureaux et Benanghar, avocats d'Abdenaceur, relèvent «les failles du dossier» et les «erreurs de l'avocat général», comme lors des débats parfois électriques. Pour Me Benanghar «si vous condamnez Abdenaceur, vous aurez jugé mais vous n'aurez jamais rendu la justice». À l'issue d'un délibéré de 3 heures, la cour d'assises a condamné Redah à 12 ans de réclusion, Sébastien à 11 ans et Abdenaceur à 7 ans de prison.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/19/2220465-les-braqueurs-avaient-sequestre-un-client-du-bureau-de-tabac.html

Aucun commentaire: