Dans ce dossier qui date de 2011, six prévenus, âgés à l’époque de 19 à 27 ans, dont deux conjointes, sont impliqués. Certains se sont connus en détention. « Tous sont réunis dans une même ambition : l’appât du gain facile », estime Me Darey, qui assure la défense du principal prévenu, ancien gérant d’une épicerie ouverte la nuit à Belfort : « Au royaume de la débrouille, loin des bandits de grands chemins, il y a ces pauvres Pieds Nickelés. Personne ne prend de réelles précautions, ça pue l’amateurisme à plein nez », commente l’avocat belfortain. Son client doit pour sa part répondre de 16 chefs de poursuite, courant sur deux périodes distinctes. Une première, au cours de laquelle une Renault Twingo et trois Peugeot, 206, 207 cabriolet et 308, repérées sur un site de petites annonces gratuites, sont frauduleusement acquises grâce à des chèques sans provision signés, sous sa vraie identité, par une des deux jeunes femmes. 26 formules, également de la Banque Postale, sont ainsi utilisées pour un préjudice de 50.582 €.
Profits impalpables
Seconde vague d’escroqueries, toujours selon le même mode opératoire, pour l’achat d’une Volkswagen Polo, d’une Citroën C3 et d’une Mercedes classe B. Ce n’est que quelques jours plus tard que les victimes éparpillées, entre autres, à Vesoul, Belfort, Besançon, Montbéliard ou Ronchamp se rendent compte de leur mésaventure. Certaines voitures sont revendues, après falsification du certificat de cession, d’autres sont utilisées à des fins personnelles. Du matériel hi-fi et informatique de valeur a aussi été « acheté » au détriment de grandes surfaces de l’Aire urbaine.« Il s’agit d’un dossier d’escroquerie de très grande ampleur, qui porte sur 90.000 € de profits impalpables flambés par le train de vie des prévenus. Pas de biens immobiliers, aucun placement financier », constate Julie Bressand. La substitut du procureur a résumé le dossier en trois niveaux. Un noyau dur, composé de deux cerveaux rompus aux procédures judiciaires et bancaires, qui maîtrise les démarches administratives. Une base opérationnelle formée par deux personnes naïves qui vont scrupuleusement se conformer aux instructions. Enfin, les aidants occasionnels, nombreux, même s’ils ne sont que deux à être poursuivis « au sein d’un système voué à l’échec ».
Le ministère public a requis des peines allant de 3 mois avec sursis à 3 ans de prison, dont deux assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Après trois longues heures d’audience, l’affaire a été mise en délibéré au 3 décembre.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2015/11/05/vesoul-juges-pour-88-627-euros-de-cheques-sans-provision
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