mercredi 27 janvier 2016

Il casse les dents de son «ex» : 3 mois de prison

Pour son avocate, Jonathan a agi en état de stress : «Il a cru que son ex-concubine allait mettre à exécution les menaces qu'elle avait proférées contre sa compagne actuelle. Il est donc intervenu pour la protéger, et pour éviter que la situation dégénère devant son fils de 4 ans», plaide Me Lydie Delrieu. Sauf que samedi, à Pamiers, les choses ne se sont pas passées comme cet homme de 27 ans l'espérait.
Alors qu'Emmanuelle, décrite comme «impulsive», ce qu'elle-même reconnaît, gifle Jonathan, celui-ci fait ce qu'il n'avait encore jamais fait : il répond par un nouveau coup. Emmanuelle tombe sur le trottoir. Quand elle se relève, elle a la bouche en sang : deux dents ont été cassées. Cela ne l'empêche pas, toutefois, de redonner une gifle à Jonathan, qui répond une nouvelle fois.
Lorsque les choses se sont calmées, Jonathan va directement au commissariat pour se dénoncer. Pendant ce temps, Emmanuelle téléphone aux policiers pour raconter ce qui s'est passé.

«Je sais que je n'aurais pas dû faire ça»

À la barre du tribunal correctionnel, où il est jugé ce mardi après-midi en comparution immédiate, Jonathan présente ses excuses à Emmanuelle. Il se dit même prêt à «tout faire pour la dédommager» car «je sais que je n'aurais pas dû faire ça».

«Il a eu la volonté de continuer dans la violence»

S'il veut bien croire que le prévenu «n'avait pas l'intention de casser les dents» de la victime, l'avocat de cette dernière, Me de Scorbiac, lui reproche tout de même «la volonté de continuer dans la violence alors qu'il a bien vu les conséquences du premier coup». «Ce n'est pas sa gifle qui lui a cassé les dents mais le trottoir lorsque la victime est tombée la tête en avant», rétorque Me Delrieu.
Cela importe peu au vice-procureur de la République, Claude Cozar, qui requiert «une peine de prison avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve». Car si les agissements du prévenu ont eu «des conséquences lourdes», sans oublier un casier judiciaire avec deux condamnations pour violences en 2009, il reconnaît que Jonathan est bien inséré socialement et s'occupe bien de son fils.
Me Delrieu, elle, rappelant «le contexte» de l'altercation, plaide pour que le tribunal ne place pas Jonathan en détention. «D'autant que celui-ci est posé et n'a jamais montré de signe d'agressivité», du moins dans son travail.
Jonathan est condamné à huit mois de prison, dont cinq assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve, sur deux ans, avec interdiction d'entrer en contact avec Emmanuelle, et obligations de suivre des soins pour canaliser sa violence, et d'indemniser sa victime
 

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