vendredi 22 janvier 2016

Meuse : elle rompt, il la poursuit en voiture et provoque un accident

« Il est vrai qu’on peut s’attacher très vite mais cela ne faisait qu’un mois qu’ils étaient ensemble », précise la substitut Floriane Dussauge face à ce jeune homme jugé par le tribunal de Verdun. En tout cas, c’est le temps qu’il a fallu à Laura* pour se rendre compte que Stéphane* n’était pas fait pour elle. La jeune fille a 18 ans a décroché son permis de conduire récemment. Ce jour d’octobre 2015 elle envoie un SMS à Stéphane : « Il faut qu’on parle. » Le jeune homme comprend qu’elle va le quitter. « Pour se donner du courage », d’après son avocat Me Vautrin, il se met à boire avant l’arrivée de sa petite amie. Comme prévu, celle-ci rompt leur relation.
Mais le jeune homme ne restera pas chez lui à noyer son chagrin dans l’alcool. Il prend le volant, la poursuit en voiture, la colle de près. Lui fait une queue de poisson avant de freiner et de provoquer un accident. Les deux voitures se retrouvent au talus route d’Etain, vers le rond-point d’Eix. Un gendarme passe à ce moment-là. Il demande à la jeune femme si elle a appelé les secours. Elle lui répond oui mais semble en état de choc : elle pleure. Le gendarme s’arrête pour sécuriser les lieux en attendant du renfort. Stéphane est nerveux, n’arrête pas de bouger. « Vous êtes un homme, vous pouvez comprendre », dit celui qui est fortement alcoolisé et, d’après le gendarme, risque de se faire renverser à force de faire des allers retour sur la chaussée. Le militaire finit par le sommer de ne plus bouger. Stéphane s’emporte et tente de lui mettre une droite. Le gendarme riposte en l’immobilisant. Bilan : fracture d’une phalange de la main droite. Trois mois d’arrêt maladie. Face à « ce comportement dangereux », la substitut Dussauge réclame cinq mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. « On a tous vécu des déceptions sentimentales. Chacun a sa façon de réagir », plaide Me Vautrin. Arguant que son client n’a pas voulu provoquer l’accident et que le gendarme s’est fait ses blessures en l’immobilisant, pas par un coup donné. À la barre, Stéphane s’excuse. Le prévenu est sous le coup d’une suspension de permis qui dure depuis cinq mois et a besoin de son permis pour travailler.
Jugement : huit mois avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation de soins et de travail. Et aussi d’indemniser ses victimes.
*Les prénoms ont été modifiés

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-verdun/2016/01/21/meuse-accuse-d-agression-sexuelle-sur-sa-compagne

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