lundi 25 janvier 2016

Perpignan : procès Toro, l’octogénaire et sa folie trois fois meurtrière

Joachim Toro, 83 ans, est jugé à partir de ce lundi à Perpignan, pour un triple meurtre et une double tentative en 2011 à Rivesaltes. Un procès à suivre en direct sur Midilibre.fr
Cinq jours pour percer un mystère. Ce lundi matin à Perpignan, Joachim Toro, 83 ans, un plombier retraité de Rivesaltes, va devoir s'expliquer sur cette sanglante journée du 3 mars 2011, où il est accusé d'avoir commis cinq crimes en moins d'une heure.
Deux tentatives de meurtres, tout d'abord, en tirant au fusil sur deux jeunes femmes, Halima, 29 ans, et sa cousine Fouzia, lors d'un rendez-vous fixé à l'écart du village : Halima y est grièvement blessé au bras par le coup de feu. Puis, quelques minutes plus tard, Joachim Toro, de retour à son domicile, abat son voisin et ami Michel Raspaud, 73 ans, puis recharge son arme et ouvre le feu sur deux employés municipaux qui se trouvaient à quelques mètres de là : Jean-Luc Joffre, 48 ans, et Jean-Philippe Abribat, 34 ans, meurent sur le coup. Joachim Toro retourne alors son arme contre lui et se blesse grièvement au visage.
Passée la consternation, la juge d'instruction et les gendarmes tentent de comprendre les raisons d'un tel carnage. L'une des clés est fournie par Halima, qui raconte que depuis ses 9 ans, elle subissait des agressions sexuelles, voire des viols, de la part du retraité, qui en échange lui donnait de l'argent. Des pratiques qui avaient perduré contre des rémunérations de plus en plus importantes. Les enquêteurs recueillaient par ailleurs d'autres témoignages évoquant l'attirance qu'avait Joachim Toro pour les enfants.
Mais lorsqu'il peut enfin être entendu par le juge d'instruction, Joachim Toro nie ces accusations, affirmant avoir été victime d'un chantage exercé par Halima, qui menaçait de le dénoncer pour pédophilie. "Il n'y a pas d'autre explication au triple meurtre qu'un basculement dans la folie et la déraison", explique Me Béranger Tourné, l'avocat de l'accusé. "Alors que l'on a postulé la mauvaise fable d'une relation trouble entre viol et prostitution, la cause racine de ce basculement se trouve dans le harcèlement et l'extorsion d'un vieil homme vulnérable par deux intrigantes qui lui ont raflé plus de 400 000 € en moins d'un an", insiste l'avocat. La plainte déposée par Joachim Toro contre Halima est toujours à l'instruction.
Reste l'autre inconnue du dossier : pourquoi a-t-il tiré sur son voisin et sur les deux employés, avec qui il n'avait aucun conflit. Joachim Toro affirme que le premier coup était accidentel et n'avoir conservé aucun souvenir des deux autres crimes. Des explications dont ne devraient se satisfaire ni les familles des victimes ni les jurés des Pyrénées-Orientales. Les débats, en tout cas, risquent d'être animés. Verdict attendu vendredi, mais le procès, selon la tournure des audiences, pourrait déborder sur la semaine suivante.
http://www.midilibre.fr/2016/01/24/l-octogenaire-et-sa-folie-trois-fois-meurtriere,1275373.php
 

Aucun commentaire: