dimanche 24 janvier 2016

Violences conjugales : la mobilisation pour obtenir la libération de Jacqueline Sauvage s'amplifie

Un rassemblement a eu lieu ce samedi place de la Bastille pour demander la libération de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son époux violent. "Elle est extrêmement émue par l'immense soutien de la société française", a affirmé son avocate au micro de LCI.
Entre 100 et 200 personnes ont manifesté samedi à Paris pour demander la grâce de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, a constaté un journaliste de l'AFP. "Je suis Jacqueline Sauvage", "Justice sauvage, libérez Jacqueline", proclamaient les pancartes des manifestants, en grande majorité des manifestantes, rassemblés à l'appel de collectifs féministes, dans la matinée, devant l'opéra Bastille.
Un appel entendu notamment par l'actrice Anny Duperey. "Certes, elle a tué, il ne s'agit pas d'un acquittement, il s'agit, au regard de ce qu'elle a souffert, d'en prendre compte et de se dire que c'est complètement injuste de l'enfermer dix ans en plus après tout ça", a expliqué Annie Duperey. "C'est un cas de légitime défense, malgré tout", a-t-elle souligné. Son avocate, Nathalie Tomasini, était sur la place de la Bastille. Interrogée au micro de LCI, elle a confié que Jacqueline Sauvage lui avait laissé un message vocal ce matin "dans lequel elle pleurait". "Elle est extrêmement émue par l'immense soutien de la société française aujourd"hui et particulièrement des femmes. C'est grâce à cette mobilisation et à ses femmes qu'elle continue à tenir", a-t-elle déclaré.

"Quand le système matraque, les femmes contre-attaquent"

Couronnes de fleurs sur la tête, façon Femen, mais chaudement habillées, quelques femmes scandaient des slogans pour dénoncer l'issue du procès : "Quand le système matraque, les femmes contre-attaquent". "On en est encore à manifester contre un arbitraire, contre un tribunal, contre un jury d'assises qui n'a rien compris aux violences conjugales, qui n'a rien compris aux phénomènes d'emprise que les bourreaux exercent sur les victimes, qui n'a rien compris à la répétition, qui n'a rien compris de tout ça, et qui a jugé comme ça, stricto sensu, sur la légitime défense", s'est de son côté indignée Suzie Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes.
Une première manifestation pour la libération de Jacqueline Sauvage avait déjà réuni plusieurs dizaines de personnes mi-décembre à Paris. Une pétition appelant à la grâce présidentielle a aussi été lancée. Elle avait recueilli samedi après-midi près de 312.000 signatures, selon le site Change.org. Malgré cela, "on n'a toujours aucune réponse", a déploré Véronique Guegano, à l'origine de la pétition, en rappelant que "134 femmes meurent tous les ans sous les coups de leur conjoint". Jacqueline Sauvage, 66 ans, a été condamnée à dix ans de réclusion pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après des années d'un enfer conjugal fait de coups et d'abus sexuels sur elle et ses enfants.
 

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