mercredi 23 mars 2016

Dans le bus 58, le dérapage alcoolisé d'un étudiant SDF

M. V. rêve d'intégrer une école d'audiovisuel mais il est également SDF à Toulouse. Dimanche 20 mars il s'en est pris à un bus et a son chauffeur. Le tribunal a choisi de lui laisser sa chance
Dégrisé, M. V. est un charmant garçon. Devant le tribunal correctionnel, il reconnaît ses torts et ne cherche pas à se soustraire à la sanction qui l'attend : «je m'excuse, je paierai ce qu'il y aura à payer. Et s'il faut aller en prison, j'irai en prison». Mais dimanche 20 mars, c'est une autre facette de sa personnalité brouillée par l'alcool qu'il a laissé s'exprimer. Ce sont aussi de mauvais instincts de survie hérités de plusieurs mois passés à la rue qui sont remontés à la surface quand il a cru entendre le chauffeur du bus insulter sa mère a souligné son avocate. Les policiers qui l'ont interpellé ont constaté un taux d'alcoolémie de 0,63 mg d'alcool par litre de sang. Les sept passagers de la ligne 58 qui voyageaient dans le même bus que lui, vers 12 h 35, ont conservé le souvenir d'un homme de trente ans excité et violent, face à un chauffeur attaché au respect du règlement. Pas décidé à laisser son passager voyager gratis, le chauffeur rappelle à plusieurs reprises à M. V. qu'il doit composter son billet. Mais le voyageur qui ne retrouve plus le ticket traîne à s'exécuter. L'agent de Tisséo finit par se lever pour aller parlementer. Le ton monte, il reçoit un coup de poing au bras et un prospectus au visage avant que son passager ne quitte le bus en brandissant un canif, comme dans une bagarre de rue. Très énervé, il s'en prend au véhicule. Une grosse pierre jetée sur le pare-brise balafre la vitre. Et les essuie-glaces pliés comme de vulgaires fils de fer sont mis hors d'usage. Les coups de tête frappés dans la portière terminent de faire monter la tension jusqu'à l'arrivée des policiers qui finissent par embarquer le forcené. Sur le banc des prévenus M. V. reconnaît un état dépressif chronique et une dépendance à l'alcool et au cannabis. Mais il explique aussi les cours qu'il suit par correspondance pour accéder enfin à une école d'audiovisuel. Entre l'excité du bus de la ligne 58 et le SDF qui dérape mais cherche à s'en sortir, le tribunal a opté pour l'espoir de voir un jour M. V. vaincre la misère et ses mauvais démons : 5 mois d'emprisonnement avec sursis, un avertissement.
http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/23/2310109-bus-58-derapage-alcoolise-etudiant-sdf.html

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