mercredi 23 mars 2016

Elle avait escroqué plusieurs couples en mal d'enfant : une mère porteuse condamnée

Une mère porteuse a été condamnée mardi à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Blois pour avoir escroqué deux couples homosexuels à qui elle n'a jamais remis les enfants "commandés".
C’est d’abord par altruisme qu’Aurore affirme avoir décidé de porter secours à des couples en mal d’enfants. Mais l'altruisme est devenu par la suite une juteuse escroquerie pour laquelle la jeune femme âgée aujourd'hui de 37 ans vient d'être condamnée.
 
 Décrite par les experts comme souffrant de "carences affectives et éducatives majeures" avec "une très faible estime d'elle", la jeune femme qui se présentait sous l'euphémisme de "nounou prénatale", a été condamnée ce mardi à un an de prison avec sursis pour avoir escroqué des couples en mal d'enfant à qui elle promettait un bébé sans jamais, finalement, le donner.  
 
"J'aurais préféré être adoptée par des parents qui m'auraient aimée comme j'étais", a confié la jeune femme en fondant en larmes lors de l'audience. Le tribunal a été moins sévère que ce que réclamait le parquet. Lors de l'audience du 26 janvier dernier, il avait réclamé  une peine d'un an de prison, dont trois mois ferme.
 
Un scénario parfaitement rodé
 
Tout commence en 2008 dans la commune de  Vendôme en Loir-et-Cher. Aurore, jeune maman de quatre enfants Vendôme (Loir-et-Cher) choisit de remettre son cinquième nouveau-né, non voulu, à un couple de Parisiens sans contrepartie financière. Un acte pourtant condamné en France.


Mais la jeune mère porteuse ne s'arrête pas là et décide de monnayer ses prochaines grossesses. Elle accepte de porter pour d'autres un bébé, mais cette fois ci, elle demande une rétribution de 10.000 à 15.000 euros. Et promet dans le même temps ce même enfant à deux couples. Lors de l'accouchement, elle indique à l'un des couples que le bébé est mort-né alors qu'en réalité, il a été remis aux autres parents. Ce scénario s'est ensuite répété à deux reprises.
En 2010, la jeune femme répondait ainsi à l'annonce d'un couple homosexuel de Loire-Atlantique et acceptait de porter leur enfant en échange de 15.000 euros. L'accouchement était prévu le 21 mars 2011 à Saint-Nazaire, mais Aurore n'est pas au rendez-vous, et envoie un texto au couple en prétendant que l'enfant est mort-né. En réalité, le nouveau-né, un garçon, est en parfaite santé. Il a été confié à un autre couple homosexuel résidant au Luxembourg, à qui elle avait aussi promis l'enfant pour une dizaine de milliers d'euros. 
Les couples aussi ont été condamnés
En 2012, elle promet encore un bébé à un couple homosexuel pour 15.000 euros et là aussi, après l'accouchement à la polyclinique de La Chaussée-Saint-Victor (Loir-et-Cher), elle assure que l'enfant est décédé, mais le remet à un couple hétérosexuel de Seine-Maritime, qui lui aussi a payé sa "prestation".

En 2013, au moment où elle est interpellée, elle était en contact avec trois autres couples et a été mise en examen pour escroquerie et tentative d'escroquerie. Les quatre couples, jugés pour provocation à l'abandon d'enfant, ont été condamnés à une amende de 2.000 euros avec sursis, conformément aux réquisitions du parquet.

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