lundi 18 avril 2016

Assises de la Marne: Quatre jours de procès pour les braqueurs présumés du bar-PMU de Tinqueux

Rarement la police de Reims n’a réalisé aussi beau flagrant délit : celui du bar-PMU le « Bon Accueil » à Tinqueux, commis de nuit, le 1er avril 2014, avec la séquestration des deux gérants. Deux ans plus tard, quatre jours de procès sont prévus devant la cour d’assises des mineurs de la Marne, du 19 au 22 avril, pour juger les cinq personnes mises en cause dans cette affaire.
Deux des quatre membres présumés du commando venu de région parisienne avaient en effet 17 ans à l’époque des faits. Le cinquième accusé est un client du bar, ami d’un des Franciliens, soupçonné de lui avoir fourni des renseignements pour préparer le coup.
Il est 3 h 30, cette nuit du 1er avril 2014, quand plusieurs hommes encagoulés escaladent le toit du bar-PMU situé rue Gabriel-Péri à Tinqueux. Après effraction d’une fenêtre, ils surgissent dans les chambres respectives des deux cogérants réveillés en sursaut, molestés, puis regroupés dans une même pièce. L’un est ligoté avec des câbles hi-fi et du sparadrap tandis que l’autre, couteau sur la gorge, est conduit au coffre-fort. Après l’avoir ouvert, il est ramené dans la pièce et ligoté lui aussi.
Une demi-heure après son arrivée, la bande repart par le toit pour rejoindre la rue Voltaire, derrière le bar, à l’instant même où passe la brigade anticriminalité. Les policiers aperçoivent d’abord deux hommes encagoulés, gantés et vêtus de sombre sur le trottoir, puis un troisième qui saute du mur… Débandade. Un fuyard est rattrapé. À proximité, un sac de sport. À l’intérieur, l’essentiel du butin : 28 000 euros (sur un montant total de 36 300 euros). Dans le même temps, l’un des gérants qui a pu se libérer appelle la police. Le lien est fait.
Le fuyard appréhendé se révèle être Sara Fofana, alors âgé de 19 ans, domicilié au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis. Saisi de l’enquête, le SRPJ de Reims « monte » dès le lendemain en région parisienne pour cueillir deux autres suspects : un mineur de 17 ans et Kamel Sali, 38 ans, demeurant dans le Val-de-Marne mais natif de Revin (Ardennes). Celui-ci connaissait le bar et un client qui tombe à son tour en septembre 2014 pour « complicité ». Rémois de 42 ans, Ali Benfriha affirme cependant n’avoir jamais renseigné son ami. De lui, les employés gardent le souvenir d’un « fidèle client sans histoire, qui venait faire son jeu de grattage et prendre son petit café ». Le second mineur est le dernier à se faire prendre en janvier 2015.
Qui a eu l’idée de braquer le Bon Accueil ? Le procès permettra peut-être d’apporter la réponse. Sur les cinq accusés, quatre comparaîtront détenus (seul un mineur a été remis en liberté sous contrôle judiciaire après douze mois de détention provisoire). Tous encourent trente ans de réclusion criminelle, moitié moins pour les deux plus jeunes si l’excuse de minorité leur est reconnue. Autant les faits reprochés sont lourds, autant les casiers légers : une conduite sans permis pour un mineur, trois petites mentions pour Kamel Sali, néant pour les autres.

http://www.lunion.fr/node/705983

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