dimanche 10 avril 2016

Montpellier : aux assises, l’alchimie pour les nuls ou la genèse d’un crime

U n trentenaire est jugé devant les assises de Montpellier pour avoir tenté de tuer son ex-copine au couteau, le 21 janvier 2013 au soir dans la capitale Héraultaise.
On s'est rencontré chez un ami (...) Plus la relation avançait, plus je le sentais violent, plus je me détachais de lui. Je me sentais emprisonnée. C'était incessant." Guère impressionnée par la solennité de la cour d'assises, Émeline Louis dépose d'une manière aussi claire que spontanée. Raconte comment sa relation de quelques mois avec Armand Sassi, aujourd'hui âgé de 32 ans, s'est violemment achevée. Ce 21 janvier 2013 au soir, boulevard Rabelais à Montpellier. Lorsque celui-ci a tenté de la retenir, avant de lui porter quatre coups de couteau à steak entre la base du cou et l'omoplate gauche.
"J'ai eu l'impression que c'était un guet-apens"
Le soir des faits, elle l'assure : "Je ne voulais pas le rencontrer. J'ai cédé. J'ai eu l'impression que c'était un guet-apens. On s'est disputé, il s'est mis à pleurer. Je savais que, quand il faisait ça, cela finissait toujours mal (...) C'était insoutenable d'être avec lui." Mais où il est question d'ambiguïté à ce stade des débats. Preuves avec ces centaines (voire ces milliers) de SMS échangés entre les deux protagonistes, les semaines précédentes. Et dans lesquels la future victime fait clairement comprendre à Sassi qu'elle veut le voir sortir de sa vie. Avant, finalement, de consentir à de nouvelles relations intimes, une dizaine de jours avant les faits.
Il y a aussi ce singulier comportement. Celui d'une étudiante de 20 ans ayant déjà eu à essuyer, physiquement et psychologiquement, l'éréthisme de l'accusé avec lequel elle ne vit pourtant pas en couple. Mais à l'égard duquel elle continue pourtant à entretenir un flou certain. Comme empêtrée dans une gangue émotionnelle, à l'instar d'une femme battue.
"Elle alimentait chez lui l'espoir d'une reconquête"
À moins que cette posture ne découle de l'analyse psychologique de l'intéressée. À l'endroit de laquelle l'experte note qu'elle se trouvait alors "dans un contexte de harcèlement dans lequel elle a été dépassée". Allant de pair avec une personnalité décrite comme renfermée et peu ouverte au monde. Mais également avec ce constat : "Elle alimentait chez lui (l'accusé, NDLR) l'espoir d'une reconquête." Ambiguïté encore.
Un postulat permettant, peut-être, d'expliciter le passage à l'acte d'Armand Sassi. Alors prêt à tout pour tenter de la reconquérir. Las, les derniers propos, humiliants, lâchés par la victime, vont avoir l'effet inverse. Et les conséquences que l'on sait. "Certes, je n'y ai pas mis la forme mais je le pensais vraiment", concède la jeune femme.
Suite et fin des débats lundi 11 avril devant les assises de Montpellier. 

http://www.midilibre.fr/2016/04/09/l-alchimie-pour-les-nuls-ou-la-genese-d-un-crime,1314379.php

Aucun commentaire: