samedi 9 avril 2016

Décès d'une fillette à l'hôpital : faute de temps, le procès est ajourné

Camille, 6 ans, n'a pas survécu à une banale opération. Le procès de ses deux médecins devait se tenir vendredi. Mais faute de temps pour traiter l'affaire, la justice a reporté l'audience
Le procès d'un chirurgien et d'une anesthésiste, jugés pour la mort de Camille, 6 ans, qui avait succombé à une septicémie après une banale opération des voies urinaires au CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) en 2009, a été renvoyé au 4 novembre par le tribunal correctionnel de Créteil.
Embouteillage de procès
L'affaire, dont les débats nécessitent une après-midi entière selon les avocats des parties civiles et de la défense, n'a pas pu être traitée en raison de la programmation d'un autre procès, lui aussi plusieurs fois renvoyé, et prévu pour durer plusieurs heures. 
"Après l'erreur de l'hôpital, l'erreur de la justice. Mes clients continuent de payer les pots cassés", s'est agacée l'avocate des parents de la petite Camille. 
"On attend ce procès depuis tant d'années, c'est inadmissible. Je suis anéantie. Un dossier d'erreur médicale, ça ne prend pas cinq minutes, ils auraient pu prévoir", a déploré Monique, la maman. 

"La juge a dit que ça pouvait attendre"

"La juge a dit que ça pouvait attendre parce qu'on a déjà été indemnisé. Mais on a perdu notre fille ! L'argent ne nous la ramènera jamais. Je suis choquée", a-t-elle ajouté. 
Camille est décédée le 29 septembre 2009 d'un "choc septique", cinq jours après son opération. L'enquête, ouverte après le dépôt de plainte de la famille dès le lendemain du décès, va révéler une série de négligences au sein de l'équipe médicale. 
Avant d'opérer, ni le chirurgien ni l'anesthésiste n'avaient consulté l'examen des urines de la jeune patiente qui avait révélé la présence d'un germe infectieux. Cela "aurait dû conduire au report de l'intervention chirurgicale", selon trois experts mandatés par la juge d'instruction. 
L'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), qui gère l'établissement, était également sur le banc des prévenus, tous jugés pour "homicide involontaire". 
Depuis le drame, aucune intervention chirurgicale ne débute dans ce service sans la lecture d'une check-list devant l'ensemble du personnel soignant présent dans le bloc opératoire.

http://www.sudouest.fr/2016/04/08/deces-d-une-fillette-a-l-hopital-faute-de-temps-le-proces-est-ajourne-2325535-4697.php

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