jeudi 5 mai 2016

Procès de «Catwoman» : L’ex-mari qui accuse sa femme de tentative d'assassinat vide son sac

Le grand déballage. Christian Honoré, 44 ans, s’est livré à un exercice douloureux ce mercredi, devant la cour d’assises de Créteil (Val-de-Marne) lors du procès de son ex-femme, Laurence Vulsin dite « Catwoman », accusée d’avoir tenté de l’assassiner le 15 juin 2011, avec l’aide de deux complices présumés, jugés eux aussi. Un témoignage douloureux pour lui… mais aussi pour l’auditoire.
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Presque dans un seul souffle, pendant plus de trois heures sans jamais être interrompu ou presque, cet ancien conseiller municipal DVD de Valenton a cherché à inverser le portrait peu flatteur qu’avait dressé de lui Laurence Vulsin la veille : violent, père indigne, dépressif… Il est revenu sur tout, point par point, année après année, en digressant toujours plus avant de revenir à son sujet initial, chargeant au maximum son ex-femme qu’il affirme ne « pas pouvoir nommer » et qu’il appelle « Madame ».

Une énumération sans fin

« Je viens pour dire la vérité sur un personnage. Si je ne le fais pas, je pense que personne ne le fera », commence-t-il à la barre, bras croisé et jambes écartées. Christian Honoré refait le film. Celui qu’il s’est reconstitué au cours des années d’enquête : « J’ai eu accès à des choses après les faits, qui ont un peu éclairé ma vie. »
Après son enfance « sous cloche », son éducation par des parents âgés plus proches de grands-parents, sa vie affective qu’il leur cache pendant des années, son adoption qu’il découvre par hasard à 25 ans au détour d’une demande de renouvellement de passeport, c’est sa rencontre avec Laurence Vulsin, leur mariage, la vie commune, les enfants et leurs disputes qu’il égrène.

« A l’époque, elle se faisait déjà liposucer »

Au fil de son témoignage, ce sont des décennies de mensonges de la part de son ex-épouse que retrace Christian Honoré, se décrivant au passage comme un mari et un père aimant, généreux et confiant. Il reconnaît avoir eu recours aux services de prostituées en 2010, mais uniquement parce que « quand vous dites pendant six mois "je t’aime" à quelqu’un qui ne vous répond pas, vous regardez ailleurs ». Ce père de famille aujourd’hui sans profession se fait souvent mousser sur ses études à Sciences Po et ses deux DEA, mais aussi sur ses qualités professionnelles.
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Avec des formules parfois comiques malgré lui, il décrit la famille Vulsin comme « particulière » : « On divorce ou le mari meurt » dans ce « milieu clanique de femmes ». Alors qu’il raconte la période où il fait la cour à sa future femme, il glisse : « A l’époque, elle se faisait déjà liposucer. » Un peu plus tard, il explique que « ce n’est pas moi qui l’ai demandée en mariage », en parlant de « Madame ». Au sujet d’une photo d’une « partie intime » que sa femme lui aurait envoyée sur son mobile alors qu’il est au travail, il confie : « J’étais terrorisé, c’était la première fois que je recevais une partie de ma femme par SMS. Je n’ai pas répondu. »

« Au fait, elle cherche à vous faire éliminer »

Drôle également malgré la gravité des faits, sa retranscription de sa conversation avec l’esthéticienne de Laurence Vulsin, qui aurait décidé de l’appeler pour le prévenir des plans de son épouse : « Je vous appelle parce que votre femme vient de téléphoner devant moi au tribunal pour enfants pour dire qu’elle vous soupçonne d’attouchements. (…) Au fait, elle cherche à vous faire éliminer. »
Christian Honoré, qui s’est constitué partie civile dans ce procès, a parfois tenté d’expliquer sa persévérance dans une relation qui était devenue « insupportable ». « Quand vous avez construit quelque chose avec quelqu’un, avouer que vous avez raté, c’est avouer que vous êtes un raté. Je refusais l’échec. » En préambule de son témoignage, il indiquait à la cour que c’est « une vie de chaos qu’il faut essayer de mettre à plat ». Lui seul sait s’il y est parvenu

http://www.20minutes.fr/dossier/justice

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