dimanche 22 mai 2016

Six braqueurs devant les assises pour l'attaque d'un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais

Le procès de six hommes, soupçonnés d'avoir participé à l'attaque à l'explosif d'un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais en 2011, s'ouvre lundi devant la cour d'assises de Douai avec parmi les accusés, une figure du grand banditisme : Rédoine Faïd qui pourrait toutefois être absent.
17 mars 2011, route nationale 17, au nord d'Arras : Rédoine Faïd, Fabrice Hornec et Saïd Agouni montent un faux balisage de rétrécissement de route grâce à un camion-benne préalablement immobilisé dont le conducteur vient d'être séquestré, racontent les enquêteurs.  Ils tendent ainsi une véritable embuscade aux transporteurs de fonds de la société Loomis: le fourgon se retrouve bloqué par le camion-benne. Rédoine Faïd et ses complices, tous armés, disposent des charges explosives sur le pare-brise et la porte arrière, emportent plus de deux millions d'euros et s'enfuient à bord de deux voitures volées.

Entretemps, selon l'instruction, l'un des malfaiteurs tire quatre coups de feu pour intimider un gendarme de passage et qui pensait intervenir sur les lieux d'un accident. Il n'avait pas été blessé.

Deux mois après ce braquage, les enquêteurs reçoivent une information anonyme : l'attaque serait le fait d'un commando bâti autour de deux individus fichés au grand banditisme, Fabrice Hornec et Redoine Faïd.   Le 28 juin, Faïd est interpellé en compagnie de Saïd Agouni et un autre complice dans un snack à Villeneuve-d'Ascq, près de Lille.

Fabrice Hornec est quant à lui déjà incarcéré pour avoir braqué un automobiliste
et volé une trentaine de kilos d'or sur l'autoroute A1 quelques mois plus tôt.

Faïd et Hornec, qui ont toujours nié leur participation aux faits et qui disent d'ailleurs ne pas se connaître, sont notamment poursuivis pour vol en bande organisée avec arme, violences en réunion, séquestration et destruction du bien d'autrui.


'Braqueur repenti' 

Mais Faïd pourrait ne pas être présent à l'ouverture du procès, car il a "formé un pourvoi en cassation relatif à un acte qui ne lui aurait pas été notifié", indique-t-on de source judiciaire. "S'il ne se désiste pas avant lundi, son procès sera reporté", précise cette source. "Reste une inconnue : s'il n'est pas jugé lundi, les autres accusés vont-ils demander un renvoi ? Y aura-t-il un renvoi général ?", a questionné cette source.

Un troisième homme, Saïd Agouni, 39 ans, décrit par les enquêteurs comme le "logisticien", a aussi toujours nié avoir participé à ce braquage. Il sera notamment jugé pour avoir été "complice" du crime "de vol avec arme en bande organisée" et "séquestration".

Les trois autres personnes jugées dans ce procès sont des seconds couteaux, ils auraient notamment caché les armes, mais n'auraient pas été présents sur les lieux du braquage. Au moment des faits, Redoine Faïd était en liberté conditionnelle et se présentait dans une autobiographie publiée en 2010, "Braqueur, des cités au grand banditisme", comme un ex-délinquant, spécialiste des attaques de fourgons blindés. Il assurait avoir "tourné la page".

Depuis surnommé "l'Ecrivain" par les policiers, l'homme de 44 ans, né à Creil (Oise), a été condamné en avril à 18 ans de prison pour avoir pris part à une attaque de fourgon blindé qui a coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet. Il a martelé tout au long du procès qu'il n'avait "rien à voir" avec cette affaire. Assurant qu'il était bel et bien repenti, il a fait appel.

En 2017, il est de nouveau attendu devant les assises de Douai, pour répondre d'une spectaculaire évasion d'une prison près de Lille avec prise d'otages, en 2013


http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/

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