mardi 14 juin 2016

Assises des P.-O. : trois jeunes qui se sont "auto intoxiqués" sur le banc des accusés pour braquage

Ils répondent depuis hier (lundi) du braquage d'une bijouterie à Perpignan le 25 avril 2013. Mauvaise rencontre de tempéraments.
Ils arborent le même code vestimentaire, chemise ou pull noir, dans le box des assises des P.-O. Et reconnaissent tous les faits. Comme si ces trois jeunes hommes "immatures", jugés depuis hier pour le braquage d'une bijouterie le 25 avril 2013 à Perpignan, jouaient l'unité. Sans pouvoir gommer leurs personnalités bigarrées. Toumi Khemiri, 22 ans, petit et fluet, se pose en victime. Piégé par la vie. Et peut-être par cette maltraitance, "ces choses dont (il) n'a pas parlé". "Petit, j'allais chez mon oncle, il me tabassait, me fouettait. Après je ne pouvais pas m'asseoir pendant une semaine, avait-il confié à l'expert psychologue. Mon père s'en foutait de nous, il n'était jamais là. J'ai toujours été dans la merde. On dirait que je ne suis pas normal". Influençable, disent plutôt les spécialistes. Évasif sur son mal-être, sur sa tentative de suicide au quartier disciplinaire de Béziers quand il a été retrouvé pendu à une grille avec un drap ("J'étais con") et sur sa mystérieuse chute du pont Joffre. Accident ? Chagrin d'amour ? "J'avais bu. Je suis le seul à savoir ce qui s'est passé et je ne me souviens pas", coupe-t-il, les larmes aux yeux.
  • "Il n'y a pas d'amis"
Quatrième d'une fratrie de sept enfants, sa scolarité s'est arrêtée en 3e. Quand il a été arrêté en 2013, il venait de passer son CAP de boucher, jamais obtenu, et se trouvait sous contrôle judiciaire pour des violences familiales. "C'était une bagarre. Mon oncle a versé de l'essence sur mon père. On me reprochait d'avoir planté mon cousin avec un tournevis mais ce n'était pas moi. J'ai pris conscience de certaines choses, je voudrais être un bon père pour mon fils, avoir un travail". Quant au braquage, "sur ma vie, sur la tête de mon fils, je ne le referai plus, quitte à lui enlever la vie. Il n'y a pas d'amis", avait-il encore insinué à l'attention de son coaccusé Gilbert Gimenez qui par la peur, l'aurait "obligé". Et celui-ci, âgé de 27 ans, fait plutôt figure de leader. Refuse de parler des autres et revendique même sa responsabilité avec une prestance qui masque une intelligence moyenne. Par un discours dépourvu de sens éthique mais franc et direct. Sa jeunesse aussi a été perturbée par un foyer éclaté et l'absence d'un père qui a réapparu pour reprendre les rênes. Sa mère "casanière" s'intéresse à lui quand il va mal. Comme lorsqu'il a redoublé son CP en raison d'une pathologie dentaire, liée à une électrocution. Des avatars, des lacunes puis des échecs dans sa formation de plombier, dans ses emplois temporaires jusqu'à purger 10 mois de prison pour vols avec violences. "Solitaire", père d'un premier enfant à 19 ans, puis d'un second, quelque temps plus tard. "J'ai fait le con", assume-t-il.
"J'ai gâché ma vie"
"Grand ami", du troisième, Jonathan Nadaud, 29 ans, "L'ambivalent". "L'incompris." "Je ne pensais pas faire autant de mal que ça", s'excuse-t-il, à égrener les ratages de son existence, soumis "aux autres et aux circonstances." À calquer son comportement sur l'environnement. Le cannabis. Le divorce de ses parents à ses 10 ans. Un père violent, "il ne m'a jamais tapé, un petit peu sur ma mère". Un climat qui rejaillit ............. LA SUITE SUR CE LIEN JOURNAL L'indépendant ....   http://www.lindependant.fr/2016/06/14/assises-trois-accuses-qui-se-sont-auto-intoxiques,2213727.php

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